Journée d’étude internationale de jeunes chercheur-se-s 11 octobre 2016 – Paris 13ème

 

APPEL À COMMUNICATION

 

La démographie en tout genre

 

Cette journée d’étude internationale invite de jeunes chercheur-se-s démographes et sociologues quantitativistes, qui s’intéressent aux questions de genre, à venir présenter les résultats de leur recherche, et à se demander dans quelle mesure l’utilisation de la variable sexe dans leurs travaux est compatible avec le genre.

 

La variable dichotomique sexe (homme/femme) est une variable incontournable dans toutes les analyses sur la mortalité, la fécondité et les migrations, mais sa signification, complexe, est rarement discutée. De qui parle-t-on lorsque l’on parle des femmes et des hommes en démographie ? La variable sexe fait-elle référence à des caractéristiques biologiques, à une identité ressentie ou à l’appartenance à un groupe social ? La question de l’interprétation de la variable sexe est d’autant plus importante que les comportements de fécondité et les risques de mortalité sont fortement liés à la fois à la condition biologique et à la condition sociale de chaque individu. Or de nombreux indicateurs démographiques prennent une valeur différente chez les hommes et chez les femmes (espérance de vie à la naissance, âge au premier enfant, etc.). Quelles hypothèses sont formulées pour expliquer les comportements démographiques sexuellement différenciés ? Dans quelle mesure ces explications intègrent-elles la question des rapports de pouvoir entre femmes et hommes et du statut social des unes et des autres ? Et plus largement, comment la démographie et la sociologie quantitative contribuent-elles à révéler les inégalités entre les hommes et les femmes ?

 

La question des différences sexuées dans les phénomènes sociaux et démographiques (fécondité, mortalité, migration, santé, scolarité, vie professionnelle, etc.) est en effet étroitement liée à la question des inégalités de genre. Une récente1 publication fait d’ailleurs état des progrès et des inégalités persistantes entre les femmes et les hommes en France. Si les femmes poursuivent de plus en plus souvent des études et accèdent au marché du travail, elles s’engagent moins souvent que les hommes dans les filières d’étude les plus « rentables » sur le marché du travail et restent défavorisées en matière de salaire et d’accès aux postes à responsabilité. Elles assument toujours la majeure partie des tâches domestiques et parentales. Enfin, elles sont les principales victimes des violences conjugales et sexuelles. Mais la démographie offre également des exemples « d’inégalités inversées », puisque les femmes ont une espérance de vie plus élevée que les hommes (mais une espérance de vie en bonne santé plus faible).

 

LES 4 AXES DE LA JOURNÉE

 

Les jeunes chercheur-se-s (étudiant-e-s en Master Recherche, doctorant-e-s et jeunes docteur-e-s ayant soutenu après 2009) sont invité-e-s à présenter les résultats de leur recherche, et à discuter la manière dont ils abordent le genre dans leurs travaux.

 

La journée sera structurée autour des 4 thématiques principales de la démographie (les questions posées ci-dessous ne sont pas exhaustives). Un intérêt particulier sera accordé aux recherches qui proposent une dimension comparative internationale.

 

Natalité, Fécondité & Famille

 

Comment le mouvement vers l’égalisation des rôles féminins et masculins a-t-il contribué à l’évolution des structures familiales ? Quelles sont les négociations au sein des couples sur la maîtrise de la fécondité (contraception, avortement, nombre d’enfants souhaités) ? Quel est l’état des connaissances démographiques en matière de fécondité masculine ?

 

Appel à communication – La démographie en tout genre

 

 

Nuptialité, vie conjugale & sexualité

 

Comment les normes genrées structurent-elles le fonctionnement des couples ? Comment les hommes et les femmes vivent-ils/elles leur sexualité aux différentes étapes de leur trajectoire conjugale (mise en couple, mariage, divorce, séparation, etc.) ? La diversification des formes de vie en couple (unions libres, relations non cohabitante, etc.) a-t-elle permis une plus grande égalité entre conjoints ?

 

Migrations, mobilité & minorités

 

Comment les théories de la migration intègrent-elles la notion du genre ? Les motifs et les modalités de la migration sont-ils les mêmes pour les femmes et pour les hommes ? Comment peut-on intégrer les nouvelles recherches sur l’intersectionnalité dans une perspective démographique, notamment dans la compréhension des dynamiques migratoires ?

 

Mortalité, vieillissement & santé

 

Le vieillissement de la population est une caractéristique des pays développés qui implique des enjeux différents pour les hommes et les femmes. Comment expliquer l’écart d’espérance de vie entre hommes et femmes

 

(influence des caractéristiques biologiques et des comportements sociaux) ? Quelles sont les conditions de vie (santé, soutien familial et social, niveau de vie) des hommes et des femmes aux âges élevés ?

 

Inspiré-e-s par les travaux de notre collègue et amie Valeria Solesin2, cette journée d’étude lui sera dédiée.

 

Notes

 

  1. 1.     Hamel C., Rault W., Unité de recherche Démographie, genre et sociétés de l’Ined, 2014. « Les inégalités de genre sous l’œil des démographes ». Population & Sociétés n°517. 4 p.

 

  1. 2.     Lauréate d’une bourse doctorale de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) en 2012, Valeria Solesin était

 

doctorante au CRIDUP et accueillie à l’Institut national d’études démographiques (Ined) pour mener à bien sa recherche doctorale. Dans sa thèse sur le passage du premier au deuxième enfant, en France et en Italie, elle s’intéressait à

 

« l’impact d’une première naissance sur l’activité des femmes pour s’intéresser ensuite aux intentions de fécondité des couples ayant déjà un enfant ». Valeria a disparu dans les attentats de Paris du 13 novembre. Voir http://www.ined.fr/fr/valeria-solesin/

 

COMITÉ DORGANISATION ET COMITÉ SCIENTIFIQUE

 

Amélie CHARRUAULT, doctorante en démographie (Cridup – Cnaf – Ined)

 

Pierre ELOY, doctorant en démographie (Cridup – Observatoire social de la Dases)

 

Cécile FLAMMANT, doctorante en démographie (Cridup – Ined)

 

Pauline HERVOIS, doctorante en démographie (Cridup – iPOPs – Ined)

Date 11 octobre 2016 de 9 heures à 17 heures

 

Lieu: Maison des Sciences Économiques 106-112 Boulevard de l’Hôpital

75013 Paris

Modalités de soumission

Les propositions (entre 300 et 500 mots, en anglais ou en français) doivent indiquer le nom, les coordonnées institutionnelles, le titre de la communication et les mots clés, et doivent être envoyées par mail à l’adresse colloque.cridup@gmail.com au plus tard le 11 juillet 2016 (format .doc ou .pdf). Les auteur-e-s des propositions retenues seront averti-e-s fin juillet, et devront envoyer le texte de leur communication au plus tard le 20 septembre 2016. 

 

Transport et hébergement

Pour les intervenant-e-s en provenance d’un pays limitrophe (Belgique, Suisse, Italie, Espagne,     Pays-Bas, Angleterre), le transport (train de préférence) et une nuitée (dans un hôtel à Paris) seront pris en charge. Les intervenant-e-s en provenance d’un pays non limitrophe devront solliciter leurs institutions pour prendre en charge les frais de déplacement