Méthodes informatiques et sources de données pour la recherche sur les migrations à l'ère numériqueDoha, Qatar, 18 novembre 2019
Organisateurs: Emanuele Del Fava et Emilio Zagheni (Max Planck Institute for Demographic Research).
L'atelier pré-conférence sur les Méthodes informatiques et les sources de données pour la recherche sur les migrations à l'ère numérique a été organisé par le Max Planck Institute for Demographic Research (MPIDR) en collaboration avec le Comité scientifique de l'UIESP sur la démographie numérique et s'est tenu à Doha (Qatar), le 18 novembre 2019, juste avant la 11e Conférence internationale sur les sciences sociales et informatiques (SocInfo 2019).
L’objectif de cet atelier était d’encourager une discussion sur l'amélioration de la collecte des données sur les migrations et le développement de nouvelles approches de modélisation. À cette fin, l'atelier a réuni des chercheurs en sciences sociales s’intéressant à l'estimation des flux de migration internes et internationaux et des spécialistes des données et des statisticiens qui maitrisent diverses méthodes pour déduire des informations sur les migrations à partir des nouvelles formes de données numériques et des approches de modélisation qui permettent d’intégrer différentes sources de données.
L'atelier comprenait trois séances consacrées respectivement aux migrations internes, aux migrations internationales et aux nouvelles sources de données. La séance a réuni 21 participants de différentes disciplines (démographie, sociologie, informatique et statistiques) ou d'institutions gouvernementales partageant un vif intérêt pour l’étude des migrations et, en particulier, l’estimation des populations migrantes. Une grande diversité régionale étaient représentée dans cette séance, avec des participants venant d'Europe, des États-Unis, du Moyen-Orient, d'Amérique du Sud, de Chine, d'Australie et de Nouvelle-Zélande, et l’étude des phénomènes migratoires dans plusieurs régions du monde.
Dans la première séance, consacrée aux migrations internes, comprenait deux présentations : Aude Bernard, du Queensland Centre for Population Research à Brisbane (Australie), a présenté le projet IMAGE, consacré à la collecte de données sur les migrations internes dans le monde et au développement de mesures statistiques pour évaluer le niveau des migrations internes tant à l'intérieur d’un pays et qu’entre pays. Lee Fiorio, du Center for Studies in Demography and Ecology de l'Université de Washington à Seattle (États-Unis), a présenté ses travaux sur les causes de l'immobilité, plutôt que de la mobilité, dans le contexte américain. En utilisant à la fois Twitter et des données administratives, il a trouvé un lien solide entre l'enracinement des parents et des enfants et le manque d'intérêt pour la mobilité chez les jeunes adultes.
Dans la deuxième séance, consacrée aux migrations internationales, Nikola Sander, de l'Institut fédéral de recherche démographique (BiB, Allemagne), a présenté l'étude de panel GERPS, réalisée récemment sur des citoyens allemands émigrant d’Allemagne, en mettant l'accent sur les parcours de vie individuels. Cette enquête a été conçue dans le but spécifique de surmonter le problème fréquent du manque de données sur les émigrants et d'élucider les raisons de l'émigration. Joel E. Cohen, de la Rockefeller University à New York City (États-Unis), a présenté un exemple d'une approche statistique couramment utilisée dans les études épidémiologiques avec des données longitudinales en l’appliquant à la prédiction de flux migratoires, qui serait à tester sur des données issues des cycles de vie de migrants.
Le public étant principalement composé de chercheurs et d'experts dans le domaine de l'estimation des populations migrantes, les six présentateurs ont pu organiser une discussion stimulante avec le public. Les discussions ont porté notamment sur les questions suivantes : l'existence d'interconnexions entre migrations internes et migrations internationales ; le potentiel des données numériques pour mesurer non seulement les stocks mais aussi les flux de migrants ; les défis statistiques liés aux enquêtes Facebook en ligne ; la possibilité de faire des prévisions concernant à la fois les stocks et les flux de migrants.
Puisque ces questions demeurent ouvertes, tous les participants ont convenu de la pertinence de réunir des spécialistes des sciences sociales et des données pour échanger et tenter de répondre à ces questions de recherche sur les migrations et, par conséquent, de l'importance d’organiser d’autres événements tels que cet atelier.
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