Processus démographiques et reproduction sociale en longue duréeAubervilliers, France, 29 juillet 2022
Cette séance a été organisée par le Comité de démographie historique de l'UIESP lors du XIXe Congrès mondial d'histoire économique (XIX World Economic History Congress - WEHC), qui s'est tenu du 25 au 29 juillet 2022 au Centre des colloques du Campus Condorcet, Aubervilliers (nord de Paris) en mode hybride.
Ces dernières années, les recherches consacrées aux inégalités et à la mobilité sociale ont connu un développement considérable, ce qui a contribué à l'émergence de nouveaux thèmes et questions de recherche comme la mobilité multigénérationnelle (au moins trois générations) ou le rôle de la parenté élargie dans la mobilité, ainsi qu’au développement de méthodes innovantes pour y répondre. L'un des principaux objectifs de cette séance était de faire le point sur ces travaux, dans toute leur diversité, et d'ouvrir de nouvelles pistes de recherche. Pour ce faire, nous nous sommes intéressés au rôle des processus démographiques, élément central mais souvent négligé dans l’étude de la reproduction sociale dans la longue durée. En effet, alors que l'accent a été mis sur la transmission intergénérationnelle du statut socio-économique (revenu, richesse, profession, etc.), les connaissances sur les mécanismes de reproduction socio-économique restent limitées. En particulier, les processus démographiques ont connu des changements importants au cours des derniers siècles, ce qui devrait sans aucun doute avoir une incidence sur la reproduction socio-économique. De telles recherches – reliant les processus démographiques et socioéconomiques dans une perspective longitudinale et comparative – amélioreront notre compréhension des causes des inégalités socioéconomiques et de leur évolution à long terme.
Dans cette séance, plusieurs communications se sont attachées à analyser les interactions entre comportements démographiques et transmission intergénérationnelle du statut socio-économique, contribuant notamment à la reproduction des inégalités au cours du temps. Ont ainsi été discuté la circulation des familles entre des strates socioéconomiques, en examinant différents indicateurs de position socio-économique, non seulement la profession ou le revenu, mais aussi l'éducation ou la propriété foncière. Ici, les variations démographiques peuvent avoir des effets opposés : dans un cas, les différentiels contribuent à maintenir les inégalités socio-économiques en réduisant la dilution des ressources familiales d'une génération à l'autre, par exemple si, comme on en a souvent émis l'hypothèse, les familles en haut de la hiérarchie sociale choisissent d’avoir moins d'enfants dans lesquels ils investissent plus de ressources. A l’opposé, les différentiels socioéconomiques de fécondité peuvent accroître la mobilité intergénérationnelle lorsque les membres de familles de statut élevé se marient plus facilement, ont plus d'enfants et répartissent leurs ressources entre leurs enfants.
Les cinq communications de la séance étaient consacrées à des contextes divers : l'Asie (le Japon sur le long terme), l'Europe et le Québec. Ces articles ne portent pas sur les mêmes périodes mais adoptent tous des approches interdisciplinaires sur la reproduction sociale, étudiée dans la longue durée. La séance a été l'occasion de faire le point sur l'état de la recherche sur la mobilité sociale et de développer des partenariats pour favoriser de futurs travaux de recherche comparatifs.
Session PA.086: Demographic processes and socioeconomic reproduction in the long run Part 1, 14:00-15:30 Chair: Martin Dribe Discussant: Lionel Kesztenbaum
Part 2, 16:00-17:30 Chair: Lionel Kesztenbaum Discussant: Martin Dribe
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