Nouveaux défis pour l’enregistrement et les statistiques des faits d'état civil en Afrique

Entebbe, Ouganda, 18 novembre 2019

 

Séance organisée par le Comité scientifique de l'UIESP sur Approches et méthodes démographiques pour renforcer les systèmes d'enregistrement et de statistiques de l’état civil, lors de la 8e Conférence africaine sur la population.

 

The 8e Conférence africaine sur la population a réuni des chercheurs, des gouvernants et de nombreux autres participants intéressés par les données démographiques en Afrique et dans le monde. Elle a offert une nouvelle occasion de poursuivre les conversations engagées lors de réunions telles que ID4Africa ou la cinquième Conférence des ministres africains responsables de l'état civil, tenues dans la région plus tôt en 2019, sur la façon de tirer parti du paysage changeant de l'enregistrement et des statistiques de l’état civil pour fournir de meilleures données sur la population d'une manière à la fois sûre et responsable avec pour objectif de soutenir le développement.

 

Les investissements dans les statistiques d’état-civil en Afrique sont de plus en plus souvent liées à des approches plus globales de la gestion de l'identité nationale, y compris l'utilisation de la biométrie et la création d'autorités nationales distinctes sur ces questions. L'ONU et ses principaux partenaires dans le développement discutent de plus en plus de l'importance d'une approche du cycle de vie de l'identité juridique et plaident pour l'importance des statistiques d’état-civil auprès des autorités en charge de l’identité. Bien que ces nouvelles approches présentent un éventail de bénéfices potentiels - dont les plus importants sont un moyen d'identification juridique pour les millions de personnes dont les naissances n'ont pas été enregistrées auparavant et le potentiel de couplage de données qui pourrait améliorer considérablement notre compréhension et notre analyse des problèmes majeurs pour le développement - il existe également des préoccupations concernant la protection, la confidentialité et l’utilisation appropriée de ces données.

 

Au cours de la séance qui rassemblait Kazija Khamis Said (Bureau du statisticien en chef du gouvernement, Zanzibar, Tanzanie), Sandile Simelane (Division technique, UNFPA), Zoran Djokovic (consultant pour le CRDI), Ellen Percy Kraly (professeure à la Colgate University), et était présidée par Karen Carter, membre du comité scientifique « CRVS » de l'UIESP, plusieurs questions clés ont été débattues en interaction avec le public. En particulier, le panel a montré l'importance des statistiques d’état-civil dans les questions d'identité, le potentiel des évolutions de ces ensembles de données pour améliorer notre compréhension des populations vulnérables et marginalisées et améliorer leur inclusion, ainsi que les préoccupations qui émergent concernant les risques que posent ces systèmes. Les questions d'accès aux données, y compris le rôle des chercheurs et la nécessité de mieux définir les utilisations des données d'identité liées, l'importance de cadres juridiques solides, et la création et le maintien de la confiance de la communauté ont tous été évoqués. Des exemples de cas tirés du Compendium de bonnes pratiques en cours d'élaboration par le CRDI - y compris des exemples de liens entre statistiques d’état-civil et systèmes nationaux d'identification ont également été présentés. La discussion a aussi porté sur le rôle que les démographes peuvent et doivent jouer dans ces nouveaux débats et comment nous pouvons mieux nouer le dialogue et collaborer avec des spécialistes issus d’un large éventail de professions pour assurer une approche holistique et équilibrée des statistiques d’état-civil et des données d'identité. Les conclusions du panel constitueront la base d'une discussion plus large actuellement en cours d'élaboration. 

 

De gauche à droite: Zoran Djokovi, Kazija Said, Sandile Simelane, Ellen Kraly et Karen Carter


 

La 8e Conférence africaine sur la population était organisée par l'Union pour l’étude de la population africaine (UEPA). Cette séance était organisée par le Comité de l'UIESP « Approches et méthodes démographiques pour renforcer les systèmes d'enregistrement et de statistiques de l’état civil ». Le comité scientifique bénéficie du soutien du Centre de recherches pour le développement international (CRDI, Canada), qui a soutenu la participation des panélistes à cette conférence. Les opinions exprimées sont celles des intervenants et ne reflètent pas nécessairement celles des organisations représentées.