Améliorer les services de santé de la reproduction : intégration aux soins de santé primaires ou programmes verticaux ?

L'étude en cours a pour objectif d'analyser l'effet des facteurs individuels et agrégés sur l'accès des femmes aux soins maternels au Maroc, car même si le taux de mortalité maternelle est passé de 227 en 2004 à 112 femmes pour 100000 naissances vivantes, la réduction de la mortalité maternelle de trois quarts demeure un grand défi, notamment en comparaison avec celui des pays voisins.
Le ministère de la santé s'est engagé dans un plan d'action visant l'accélération de la réduction de la mortalité maternelle.
Pour faciliter l'accès aux soins obstétricaux, le plan d'action a permis l'instauration de la gratuité de l'accouchement et de la césarienne grâce à l'octroi d'une subvention annuelle des structures d'accouchement de l'ordre de 114 millions de DH (MDH), ainsi que celle de la gratuité du transport sanitaire grâce à l'acquisition d'ambulances équipées et le renforcement des moyens de communication. Ce plan a aussi permis l'amélioration de la disponibilité des médicaments vitaux et l'accès aux examens complémentaires nécessaires pour la consultation prénatale, outre le renforcement de la stratégie de couverture mobile et la mise en place de personnes formées pour des prestations de proximité dans les zones enclavée.

Selon les résultats de l’EDSBF-MICS (2010) du Burkina Faso, seulement 15,0% des femmes en union enquêtées déclarent utiliser une méthode de contraception moderne. Alors que 23,8 d’entre elles déclarent avoir des besoins non satisfait en matière de planification familiale dont la majorité réside en milieu rural. De plus, la prévalence contraceptive cache une disparité selon le milieu de résidence (30,8% en milieu urbain contre 10,8 en milieu rural). Cette situation peut s’expliquer par une mauvaise accessibilité des contraceptifs en milieu rural ou par un désir d’un élevé d’enfant. Il s’agit dans ce travail de mettre en évidence l’influence de l’accessibilité aux services de PF sur la pratique contraceptive. Pour ce faire les données de l’EDSBF-MICS (2010) seront utilisées. Les méthodes d’analyse bivariée, d’AFCM et de régression logistique binomiale seront également utilisées. A la suite de ces analyses, nous nous attendons à ce que quel que soit le milieu de résidence le bon niveau d’accessibilité aux services de PF favorise une meilleur utilisation de la contraception moderne.

La fréquence des décès maternels et infantiles enregistrés au cours des premiers jours suivant l’accouchement fait de la période postnatale, la période idéale pour offrir des interventions permettant d’améliorer la santé maternelle et infantile. Les niveaux de recours aux soins obstétricaux au Cameroun restent préoccupants et les déperditions entre les soins de santé maternelle sont énormes. La proportion des femmes ayant leur dernière naissance à domicile est de 40%. Parmi elles, l’on observe que 66% n’ont pas fait l’objet d’aucun examen postnatal.
De ce fait, le questionnement scientifique à la base de cet article consiste à identifier les déterminants du non recours à la prise en charge médicale postnatale après un accouchement à domicile? L’objectif sera d’identifier ces déterminants pour faire un plaidoyer en faveur des femmes en marge des programmes de santé de la reproduction.
Les données utilisées sont celles de l’EDS réalisée au Cameroun en 2004.
Deux méthodes d’analyse seront utilisées, l’analyse descriptive et l’analyse explicative.La première mettra en exergue les niveaux et tendance du non recours aux soins postnatal. Tandis que la deuxième, fera recours à la régression logistique, dans l’optique de cerner les déterminants du non recours aux soins postnatals au Cameroun.

L’objectif de cette étude est de mesurer l’ampleur de la morbidité maternelle postpartum, très peu documentée au Maroc. Il s’agit d’une étude descriptive menée dans le quartier Al Massira de Marrakech. Nous avons couplé un examen clinique à un questionnaire proposé au 42ème jour après l’accouchement. L’analyse de nos résultats (1211 cas entre décembre 2011 et mars 2012) montre que 39% des parturientes ont eu une complication durant leur grossesse (29 % anémie) et 58% ont eu au moins une complication pendant l’accouchement. Lors de la consultation du postpartum à 42 jours, 60 % des parturientes ont exprimé des plaintes après l’accouchement (13% de troubles mentaux, 11 % de problèmes gynéco-obstétriques et 8 % de problèmes d’hémorroïdes). Les diagnostics médicaux montrent une image différente : 22 % problèmes gynéco-obstétriques, l’anémie 19 % et les problèmes liés à la santé mentale ne représentent que 5%. Avoir plus de 35 ans, être sans suivi de CPN, accoucher à domicile, et être hospitalisées moins de 48 h sont associés à une grande fréquence de plaintes.
Il est nécessaire de sensibiliser les cliniciens pour mieux prendre en compte les plaintes exprimées par les femmes, en particulier les troubles psychologiques afin d’assurer des soins de qualité.