Satisfaction de la vie, déprivation et subjectivité des acteurs

Jusqu’à présent la démographie s’est tenue à l’écart du courant prolifique de la satisfaction de la vie et du bien-être. Ces nouveaux champs sont investis par l’économie et la psychologie hédoniste jusqu’à en avoir créé des courants à part entière. Pourtant, la démarche démographique et sociodémographique par ses champs d’intérêts tournés vers les individus, les ménages et leurs diverses interactions avec la société semble davantage légitime pour ce type d’investigation. Cependant comme pour tout nouveau champ qui s’ouvre, celui-ci demande de la circonspection. A partir de l’enquête européenne SILC, cette communication met en valeur les relations entre la satisfaction de la vie déclarée, la pauvreté monétaire et la déprivation. Afin de neutraliser la subjectivité des acteurs, sont utilisées à la fois une variable subjective de la position des revenus du ménage sur la distribution nationale et des vignettes afin « d’étalonner » cette subjectivité. Ces éléments sont ensuite introduits progressivement. Les résultats montrent que l’introduction des revenus subjectifs augmente la cohérence de l’effet des revenus objectifs sur la satisfaction de la vie. Hors de la satisfaction, cela ouvre pour les autres domaines de la démographie, santé perçue, intentions de fécondité, etc., des perspectives d’amélioration des estimations.