Enregistrer et compter la population : la production et l’exploration des données de recensements du début des temps modernes à la fin du 20e siècle

Campinas – São Paulo, Brésil, 19-21 mai 2016 


Organisé par le Comité scientifique de l'UIESP de démographie historique, en collaboration avec le Programme d'études supérieures de démographie - Université de Campinas, le Département de démographie - Université de Campinas, l'Association brésilienne d’études de population (ABEP) et le Centre d'études de la population (NEPO).


Comité d'organisation : Ana Silvia Volpi Scott (Université de Campinas), Diego Ramiro Fariñas (Conseil espagnol pour la recherche scientifique), Maria Silvia Bassanezi (Université de Campinas), Maísa Faleiros da Cunha (Université de Campinas). 

 

La préoccupation d’enregistrer et de compter les populations remonte à l’Antiquité. Néanmoins, c’est à partir de la consolidation des États nations que des statistiques de caractère démographique ont pris de l’importance pour orienter les actions des gouvernements dans différentes sphères parmi lesquelles : taxer, recruter, légiférer, administrer. Pendant des siècles, les demandes de l’État ont conduit à la diversification et à la sophistication des procédures pour la préparation, la collecte, la systématisation et la diffusion des données. De manière similaire, mais avec des objectifs différents, l’Église, dans le contexte des Réformes religieuses du XVIe siècle, s’est aussi préoccupée de contrôler de façon plus systématique et efficace la vie de ses fidèles. Dans certains pays, l’action concertée de l’État et de l’Église, étalée sur nombre d’années, a produit des séries d’informations qui, aujourd’hui, sont explorées par la démographie historique : événements vitaux et comptage de population. La pratique des recensements organisés par l’État s’est peu à peu étendue à tous les continents.  La collecte  et la systématisation des données issues des recensements se sont révélés extrêmement utiles pour la connaissance des populations, bien que nombre de difficultés et de défis persistent, dans divers pays et jusqu’à nos jours.

 

 

L’objectif de ce séminaire était de stimuler la discussion de recherches originales portant sur le processus de production des recensements et des statistiques vitales, dans différents espaces et à travers le temps. Les thèmes d’intérêt pour ce séminaire étaient les suivants : les contextes socio-politiques et économiques qui ont engendré les demandes d’information sur la population ; les différents processus de production de registres  et de comptage ; la qualité et l’étendue des statistiques de population ; les potentialités et limitations des sources ; les méthodologies, techniques et possibilités d’analyse (aux niveaux macro et micro). 

 

Le programme comportait 21 communications par des démographes, des historiens-démographes, des historiens-économistes, des sociologues et des anthropologues d’Amérique du Nord, d'Europe, d'Amérique latine et d’Asie. Outre les auteurs, le séminaire a réuni quelque 30 chercheurs et étudiants de premier ou deuxième cycle en démographie, histoire et autres sciences sociales.

 

Les études présentées ont été réalisées à différentes échelles géographiques allant de pays entiers (et même un empire colonial) ou de régions à des villes en utilisant des données d'Argentine, du Brésil, du Canada, du Danemark, de France, d’Inde, du Portugal, de Russie et de Turquie. Les chercheurs ont principalement utilisé des recensements et des informations provenant de l'état civil.

 

 

La discussion, les commentaires et les questions adressées aux auteurs ont surtout souligné les défis à relever pour améliorer la qualité des recensements dans différents contextes (Amérique latine, Inde). Des questions méthodologiques, conceptuelles et autres, liées aux techniques et possibilités d'analyse de la population, ont également été soulevées avec un accent particulier sur l'étude de la fécondité et la mortalité, ainsi que sur l'utilisation des microdonnées de recensement pour le niveau d'instruction dans le cas de l'Amérique latine. En outre, plusieurs articles ont porté sur le Brésil, traitant notamment du potentiel et des limites des données brésiliennes. Enfin, il est important de souligner l'échange fructueux entre les chercheurs en démographie historique et démographie contemporaine. Les approches qui relient le présent au passé réaffirment ainsi le rôle des chercheurs en démographie historique dans les programmes de recherche portant sur des thèmes liés à la population, et toute nouvelle occasion pour stimuler ce débat doit être encouragée.

 

 

Le séminaire était précédé, le 18 mai, d’un atelier de formation d'une journée consacrée à « l'analyse statistique et démographique avec des données de recensement et des données longitudinales» organisé par le Centre d'études de la population (NEPO), l'Association ibérique de démographie historique (ADEH) et l'UIESP. Robert McCaa (Minnesota Population Center), Gunnar Thorvaldsen (Université de Tromsø) et Bárbara Revuelta Eugercios (Saxo Institute-Université de Copenhague), qui participaient au séminaire de l'UIESP, ont servi de formateurs aux 31 participants inscrits pour l'atelier, principalement des étudiants en démographie et diverses sciences sociales. 


Lire aussi 

 

Plan de publication : Les organisateurs du séminaire prévoient de publier une sélection des communications du séminaire en tant que numéro spécial dans une revue scientifique.

 

Financements : Ce séminaire a bénéficié du soutien financier de la Fondation de recherche de São Paulo (Fundação de Amparo à Pesquisa do Estado de São Paulo - FAPESP), du Conseil national pour le développement scientifique et technologique (Conselho Nacional de Desenvolvimento Científico e Tecnológico - CNPq), de l'Agence fédérale brésilienne pour le soutien et évaluation des études supérieures (Coordenação de Aperfeiçoamento de Pessoal de Nível supérieure - Capes), et de l'Association brésilienne des études de population (Associação Brasileira de Estudos Populacionais - ABEP).