Parenté et reproduction dans les sociétés anciennes

Minneapolis (Minnesota), États-Unis, 22-23 août 2019

 

Comité d’organisation :  J. David Hacker (University of Minnesota), Lisa Dillon (Université de Montréal), Martin Dribe (Lund University).

 

Le Comité scientifique de l'UIESP de Démographie historique et le Minnesota Population Center ont organisé un séminaire sur Parenté et reproduction dans les sociétés anciennes à l'Université du Minnesota de Minneapolis (États-Unis) les 22 et 23 août 2019. Ce séminaire était parrainé par l’Institute for Social Research and Data Innovation, le Minnesota Population Center, le Life Course Center et le Département d’histoire de l’Université du Minnesota.

 

Les recherches en anthropologie et en démographie de l’évolution ont mis en évidence l’importance de la parenté pour le succès de la procréation. Les grands-mères, et dans une moindre mesure les grands-pères, peuvent aider à maximiser le nombre de petits-enfants survivants en augmentant la fécondité de leurs filles et en améliorant la survie de leurs petits-enfants. Certains démographes de l’évolution soutiennent que la contribution, post-ménopausique, des grands-mères à la capacité de reproduction est une raison importante de la longue durée de vie des êtres humains après la période de procréation. Les recherches en démographie historique ont également mis en évidence le rôle important de la parenté sur la fécondité et d’autres événements démographiques, en particulier dans les sociétés à familles complexes telles que l’Asie de l’Est, caractérisées par une forte co-résidence intergénérationnelle. Un nombre modeste d'études ont également exploré l'impact de la parenté sur la fécondité dans les sociétés occidentales anciennes mais la plupart des recherches sur les familles dans le contexte occidental se sont concentrées sur le rôle des variables socio-économiques et culturelles et du processus décisionnel au sein de la famille nucléaire. Cependant, la co-résidence n'est pas nécessaire pour que la parenté influe sur le comportement en matière de fécondité. Avoir des grand-mères ou d'autres parents vivant à proximité peut être tout aussi important que de les avoir dans le ménage, surtout si les mécanismes par lesquels les parents influent sur la fécondité comprennent l'aide physique à l'éducation des enfants ou la socialisation et la transmission d'attitudes et de comportements. Des recherches récentes ont mis en évidence des modèles robustes de transmission intergénérationnelle de la fécondité dans les contextes occidentaux pendant et après la transition de fécondité, suggérant que les proches jouent un rôle majeur dans l'adaptation au changement économique, dans le maintien des comportements traditionnels de fécondité aussi bien que dans l’apparition de nouveaux comportements.

  

 

Le séminaire a réuni 20 participants venus d'Allemagne, du Canada, de Chine, d’Espagne, de Hong Kong, du Mexique, des Pays-Bas, de Suède et des États-Unis. Quinze communications ont été présentées traitant de contextes différents, à la fois dans le temps et dans l'espace. Plusieurs communications ont porté sur la parenté au-delà de la simple co-résidence, s’appuyant sur une exploitation originale de nouvelles sources de données pour étudier la proximité en dehors du ménage immédiat et les différents rôles joués par la famille dans différents contextes.

 

Steven Ruggles a fait une intervention stimulante où il a présenté un large panorama de recherches de premier plan sur la parenté et la co-résidence dans une perspective historique, ainsi qu'un témoignage personnel sur les travaux de microsimulation qu’il a menés depuis près de 40 ans. Le séminaire a mis en lumière les dernières avancées de la recherche en démographie historique sur le rôle de la parenté dans les comportements procréatifs. Les discussions et les présentations ont également montré très clairement que la relation entre la disponibilité des proches et la reproduction est loin d'être simple et nécessite à la fois des études empiriques soigneusement contextualisées et des perspectives théoriques multidisciplinaires. 

 

Steven Ruggles, University of Minnesota

 

Voir aussi :

 

Jonas Helgertz, Minnesota Population Center and Lund University

Marie-Eve Harton, Université de Saint-Boniface

Hao Dong, Peking University

 

 Toutes les photos sont de Evan Roberts/Catherine Fitch.