Séances du comité Migrations tout au long de la vie au Congrès de la BSPS

Université de Keele, Royaume-Uni, 11-13 septembre 2023

 

Le Comité scientifique de l'UIESP sur les migrations tout au long de la vie a organisé deux séances lors du 50e congrès de la British Society for Population Studies (BSPS) 2023 à l'Université de Keele.

 

La première séance, présidée par Aude Bernard, de l'Université du Queensland, était consacrée aux migrations au cours de l’enfance. Quatre communications ont souligné l'importance de cette période négligée du parcours de vie dans les études sur les migrations. Alon Pertzihovitz, du Netherlands Interdisciplinary Demographic Institute (NIDI), a présenté les tendances historiques des migrations internes durant l’enfance à travers l'Europe et a établi un lien entre le déclin des migrations durant l’enfance et la seconde transition démographique, en particulier le report des naissances. Sa collègue Joeke Huyvenhoven a rappelé les opportunités éducatives qui s'offrent aux enfants qui quittent les quartiers défavorisés, à la fois aux Pays-Bas et en Suède. Les autres communications portaient sur deux facteurs déterminants de la migration qui sont rarement pris en compte : le décès d'un membre du ménage et la violence interpersonnelle. Ashira Menashe-Oren de l'Université de Louvain et Stephanie Condon de l'Institut national d'études démographiques (Ined) ont démontré l'impact profond et durable de circonstances défavorables durant l'enfance sur la migration.

 

De gauche à droite : Ashira Menashe-Oren, Alon Pertzikovitz, James Raymer, Gin Wu, Ozge Özer et Elizabeth Jacobs.

 

Les trois communications de la deuxième séance, présidée par James Raymer, de l'Australian National University, ont exploré l'impact cumulatif des déménagements successifs sur le bien-être subjectif et les résultats sur le marché du travail. Elles ont utilisé diverses données provenant d'enquêtes longitudinales, de sources administratives liées et de traces numériques Elles ont mis en évidence les avantages d'une approche fondée sur les trajectoires de vie. Un constat commun s'est dégagé : l'hétérogénéité du comportement migratoire et ses conséquences ne sont pas prises en compte par une approche dichotomique des migrations (migrants/non-migrants). Gin Wu, de l'Université du Queensland, et Elizabeth Jacobs, du Max Planck Institute for Demographic Research (MPIDR) ont montré que la migration de retour n'est pas nécessairement un « échec » et suggéré un arbitrage entre des considérations économiques et des motivations sociales tant pour les migrations internes que pour les migrations internationales. Enfin, Ozge Özer, de l'Université de Groningen, a montré que le pouvoir prédictif des intentions migratoires varie selon les groupes de migrants.

 

Le Comité scientifique de l'UIESP sur les migrations tout au long de la vie remercie les présentateurs et les présentatrices, les président·es et les participant·es de ces deux séances pour leur participation et leurs contributions à la recherche sur les migrations.