Population et conflits

Southampton, Royaume-Uni, 7-8 mars 2024

 

Comité d'organisation : 
Liliana Andriano, Université de Southampton
Brienna Perelli-Harris, Université de Southampton
Raya Muttarak, Université de Bologne
Mathis Ebbinghaus, Université de Leipzig & Université d'Oxford
Chiara Puglisi, Université de Bologne


Cet atelier de l'UIESP "Population et conflits", organisé sous les auspices du Comité scientifique de l'UIESP sur la dynamique des populations face aux conflits armés et au changement climatique, s'est tenu au Chilworth Manor Hotel, à Southampton (Royaume-Uni), les 7 et 8 mars 2024. 

 

Un total de 46 participants internationaux ont participé à l'atelier, dont des chercheur·es d'Allemagne, d'Autriche, du Bangladesh, de Belgique, du Burkina Faso, de Colombie, des Émirats Arabes Unis, des États-Unis, d'Éthiopie, d'Iran, d'Italie, du Liban, du Mexique, du Royaume-Uni, de Somalie et d'Ukraine ; sept chercheurs ont se sont joints en ligne. L'atelier comprenait deux conférences principales, quatre séances régulières et deux tables rondes.

 

 

Toutes les présentations portaient sur le thème général de l'impact des conflits sur les dynamiques de population. La première conférencière principale, Orsola Torrisi, a présenté les conséquences des conflits sur la famille. Pour donner un sens aux résultats disparates figurant dans la littérature scientifique, elle a souligné la nécessité d'un cadre théorique prenant en compte le moment de l'exposition au conflit aux différentes étapes de la vie des personnes. Lors des deux premières séances régulières, les chercheurs ont présenté des travaux sur les impacts psychologiques et éducatifs à long terme de l'exposition aux conflits, notamment des études sur le Cambodge post-Khmer rouge et les effets de la guerre civile sur la performance cognitive dans la petite enfance au Burundi. L'expérience du deul a également été abordée à travers l'exemple des dix populations qui ont subi les plus grandes pertes humaines dues aux conflits armés au cours de la dernière décennie. D'autres présentations ont abordé les impacts de la violence de la guerre contre la drogue sur les dynamiques familiales au Mexique et les effets des conflits armés sur les grossesses non désirées en Colombie. Il a également été question de la complexité des relations amoureuses durant la guerre en Ukraine et discuté de l'importance des analyses qualitatives pour la démographie des conflits. Les tables rondes ont traité de sujets tels que les opportunités économiques et de travail pour les communautés locales et d'accueil, les intentions de migration pendant les conflits, et la diminution des intentions de fécondité en raison de l'incertitude pendant les périodes d''instabilité politique. Lors d'une discussion de panel, Raya Muttarak et Ted Gerber ont esquissé comment l'imagination sociologique et les science démographiques peuvent faire avancer un programme de recherche sur les conséquences des conflits.
 

 

 

La matinée de la deuxième journée a été consacrée aux défis de la collecte de données en période de conflit. La seconde conférencière principale, Victoria Zakhozha, a livré un récit instructif et émouvant sur la manière dont son équipe de chercheurs-enquêteurs collecte des données pendant la guerre en Ukraine. Nous avons également appris comment l'Institut national de statistique somalien mène des enquêtes auprès des ménages au cours des périodes récurrentes de conflit. Les présentations ont également porté sur les nouvelles voies pour la collecte de données démographiques par le biais d'enquêtes par téléphone mobile au Burkina Faso et de l'utilisation de publicités Facebook en Ukraine pour mieux comprendre les différents besoins en santé des personnes déplacées à l'intérieur du pays. Enfin, la Matrice de suivi des déplacements de l'Organisation internationale pour les migrations de l'ONU a été expliquée, fournissant des données sur la mobilité, les vulnérabilités et les besoins des populations déplacées. 

 


L'atelier s'est terminé par des présentations sur l'association entre les conflits et le moment de l'apparition des premières règles dans sept pays à revenu faible et intermédiaire, et les défis de la mesure de l'exposition aux conflits sur la base des sources de données disponibles. Les présentations en table ronde ont couvert des thèmes tels que l'extrapolation des données sur le féminicide au Mexique, ainsi que les impacts des conflits sur la santé et la mortalité en Afrique subsaharienne et dans la bande de Gaza. 

 

 

 

Financement : Cet atelier a bénéficié d'un financement de la British Academy (BA/Leverhulme SRG21\210356), du John Fell Fund de l'Université d'Oxford, et du Strategic Research Development Fund de la School of Economic, Social, and Political Science de l'Université de Southampton. Il a été réalisé en collaboration avec le Comité scientifique de l'UIESP sur la dynamique des populations face aux conflits armés et au changement climatique. Nous sommes reconnaissants au Centre for Population Change de l'Université de Southampton pour leur excellent soutien administratif. 


Photos: 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un grand merci à Ken Brackstone pour les photos prises pendant l'atelier !