Vers l'élimination des épidémies de choléra : du passé aux sociétés contemporaines

Atelier virtuel, 19 avril 2024 
organisé par l'Université Adam Mickiewicz, Poznań, Pologne

 

L'atelier "Vers l'élimination des épidémies de choléra : du passé aux sociétés contemporaines", organisé par le Comité scientifique de l'IUSSP sur les épidémies et les maladies contagieuses : l'héritage du passé sous le patronage de COST-Action "The Great Leap. Multidisciplinary approaches to health inequalities, 1800-2022" (www.greatleap.eu) s'est tenu le 19 avril 2024, organisé en mode virtuel par l'Université Adam Mickiewicz. L'atelier a été organisé par Grażyna Liczbińska de la Faculté de Biologie Adam-Mickiewicz, Poznań, Pologne, et par Jörg Vögele du Département d'Histoire, Philosophie et Éthique de la Médecine, Faculté de Médecine, de l'Université Heinrich-Heine de Düsseldorf, Allemagne.

 

L'atelier comprenait 4 séances au cours desquelles 14 communications de recherche ont été présentées. Les intervenants venaient d'Europe (Belgique, Croatie, Allemagne, Pays-Bas, Norvège, Roumanie, Slovaquie, Espagne, Suède et Suisse), des États-Unis, des Bahamas, d'Afrique du Sud et d'Inde. Un total de 40 personnes ont rejoint l'atelier virtuellement.

 

 

La première séance, intitulée "Le choléra en tant que défi pour les sociétés actuelles (XXe-XXIe siècles)" et présidée par Grażyna Liczbińska, a débuté par une présentation de Michel Garenne de l'University of the Western Cape (Afrique du Sud), en co-rédigée avec Oliver Fontaine (anciennement à l'Organisation mondiale de la santé). Ils ont présenté leurs résultats de recherche sur deux épidémies de choléra dans les années 1980 à Niakhar (Sénégal). Ensuite, Omur Cinar Elci de la Western Atlantic University School of Medicine, Freeport (Bahamas), a souligné la menace mondiale pour la santé publique que représente le choléra, en mettant en évidence son incidence croissante en lien avec la crise climatique. Emily Pakhtigian de Pennsylvania State University (Etats-Unis), a présenté un aperçu des systèmes d'alerte précoce du choléra au Bangladesh, concluant que les ménages ayant accès à de telles applications se sentent mieux équipés pour répondre aux risques environnementaux et sanitaires. Patrice Bourdelais de l'École des Hautes Études en Sciences Sociales (France) a jouée le rôle de discutant pour cette séance.

 

La deuxième séance, portant sur la démographie et l'épidémiologie dans les sociétés passées, était présidée par Jörg Vögele. Rolf Gehrmann, de l'Europa-Universität Viadrina Frankfurt (Allemagne), a commencé avec une étude sur la deuxième pandémie de choléra dans les provinces orientales de l'Empire prussien et ses impacts démographiques. Ján Golian de l'Université des Ss. Cyril et Methodius à Trnava (Slovaquie), a présenté des méthodes d'enregistrement des victimes du choléra dans les registres paroissiaux des terres du 19e siècle qui font maintenant partie de la Slovaquie. Kaspar Staub et son équipe de l'Université de Zurich (Suisse) ont reconstruit l'épidémie de choléra de Bâle en 1855 en utilisant la visualisation de l'information géographique. Evelien Walhout, de l'Université de Leiden (Pays-Bas), a analysé les modèles de l'épidémie de choléra de 1866 par sexe, âge, classe sociale et localisation géographique dans deux localités du sud-ouest du pays. Francisco J. Garcia de l'Université de Saragosse (Espagne), et Víctor Antonio Luque de Haro de l'Université d'Almería (Espagne), ont montré l'impact de la pandémie de choléra de 1885 dans la province de Saragosse, en particulier le long de la rivière locale, mettant en lumière les inégalités sociales dans la mortalité liée au choléra. Michel Oris, de l'Institut d'économie, de géographie et de démographie, Conseil de la recherche espagnol, a présenté ses commentaires à la fin de cette séance.

 

Les deux dernières séances regroupaient des communications sur les mesures de santé publique dans certains pays, intitulées "Passé : Mesures de santé publique (Partie I et Partie II)", de nouveau présidées par Grażyna Liczbińska et Jörg Vögele. Helene Castenbrandt, de l'Université de Lund (Suède), Kristina Puljizevic de l'Université catholique de Croatie, Pratima Yadav de l'Institut indien de technologie (IIT) de Madras (Inde), et Lidia Trăușan-Matu et Octavian Buda de l'Université de médecine et pharmacie "Carol Davila" à Bucarest (Roumanie), ont caractérisé les systèmes préventifs mis en œuvre respectivement en Suède, en Dalmatie, en Inde et en Roumanie. Gunnar Thorvaldsen, de l'UiT Arctic University of Norway (Norvège) a présenté des détails sur les épidémies historiques de choléra, les mesures pour les limiter et les traitements. Isabelle Devos et son équipe de l'Université de Gand (Belgique) ont comparé la trajectoire de l'épidémie de choléra de 1866 à Anvers et Bruxelles, les plus grandes villes de Belgique à l'époque. Tim Riswick, de l'Université Radboud de Nijmegen (Pays-Bas) fut le discutant pour la troisième séance, tandis que Michail Raftakis de l'Université de Bologne (Italie), l'a été pour la quatrième séance.

 

En résumé, l'atelier a fourni une plateforme pour des recherches interdisciplinaires sur le choléra dans des contextes historiques et contemporains, impliquant des historiens, des démographes, des biologistes, des médecins et des anthropologues. La réunion a également permis de discuter du contexte culturel plus large lié aux épidémies de choléra et a exploré des stratégies pour combattre le choléra. Les participants ont exprimé leur intérêt pour une publication des résultats dans un volume édité.