Tuberculose : la mort blanche en tant que maladie sociale

Alghero, Italie, 26–27 septembre 2024

 

Cet atelier de l’UIESP intitulé « Tuberculose : la mort blanche en tant que maladie sociale » a été organisé par le Comité Scientifique de l’UIESP sur les Épidémies et maladies contagieuses : l’héritage du passé, en collaboration avec le Département d’Économie et de Commerce de l’Université de Sassari et l’action EU-COST « The Great Leap ». 

 

L’atelier a été organisé par Lucia Pozzi (Université de Sassari), Gabriele Ruiu (Université de Sassari) et Michail Raftakis (Université de Bologne) et s’est tenu à Alghero, en Sardaigne, les 26 et 27 septembre 2024, sous l’égide du Département des Sciences Économiques et Commerciales de l’Université de Sassari.

 

 

La tuberculose a constitué un problème de santé publique majeur, affectant des millions de personnes à travers le monde au cours des XIXe et XXe siècles, avec un impact qui persiste dans certaines régions aujourd’hui. Elle a suscité une grande attention en raison de son influence profonde et des débats fascinants qui l’entourent. Historiquement, la tuberculose a été l'une des principales causes de décès à différents stades de la vie, en particulier chez les jeunes adultes. Sa nature persistante a entraîné une prévalence élevée et un lourd fardeau. Les discussions ont souvent porté sur les facteurs clés influençant les disparités géographiques, de genre, d’âge et temporelles en matière de mortalité, en mettant particulièrement l'accent sur l’interaction entre résistance et exposition.

 

Malgré la gravité et la mortalité importante associées à la tuberculose dans les populations historiques, son étude démographique a malheureusement reçu relativement peu d’attention. Des lacunes importantes subsistent dans les données disponibles sur les tendances de mortalité et de morbidité liées à la tuberculose, avec des recherches principalement concentrées sur l’Europe du Nord-Ouest, en particulier la Grande-Bretagne et l’Amérique du Nord. Cela laisse un manque notable d'informations concernant l'Europe de l'Est et du Sud ainsi que d'autres régions hors d'Europe (par exemple, l'Amérique du Sud, l'Asie et l'Afrique), ce qui entrave une compréhension globale de l'impact de cette maladie.

 

L’atelier visait à encourager des discussions entre chercheurs de différentes disciplines, notamment la démographie historique, l’histoire de la médecine et de la santé, ainsi que l’histoire économique et sociale, sur divers aspects de la tuberculose et ses relations avec d’autres maladies. Il a couvert des contextes géographiques variés et a utilisé des approches macro- et micro-analytiques, en intégrant des sources et des méthodes quantitatives et qualitatives.


Les communications présentées lors de l'atelier, ainsi que les discussions, commentaires et questions posées aux intervenant·es, ont permis d’atteindre les objectifs du séminaire bien au-delà des attentes des organisateurs. Le programme comprenait vingt-quatre présentations de chercheur·es de diverses disciplines et nationalités. Les thèmes ont été organisés en six séances : 1) Progrès médicaux et institutionnels liés à la tuberculose ; 2) Analyse géographique et spatiale de la mortalité liée à la tuberculose ; 3) Nutrition, niveaux de vie et tuberculose ; 4) Mortalité liée à la tuberculose en Europe ; 5) Mortalité liée à la tuberculose dans les communautés rurales et minières ; 6) Différences de genre, ethniques et raciales dans la mortalité et la morbidité liées à la tuberculose.

 

 

La majorité des participants à l’atelier provenaient de divers pays européens (Espagne, Suisse, Croatie, Pologne, Pays-Bas, Suède, Italie, Royaume-Uni, Irlande, Belgique, Lituanie, Roumanie, Danemark), avec une participante de Nouvelle-Zélande pour des recherches portant sur les communautés indigènes Māori. Plusieurs propositions ont été reçues de chercheurs de divers pays africains, d’Inde, des États-Unis et d’autres régions d’Europe, mais certains participants ont dû se désister pour des raisons financières. Cette participation internationale souligne la pertinence globale du sujet.

 

L'atelier a été précédé d’une session de formation sur l’ICD10h, organisée dans le cadre des activités du projet The Great Leap. Approches multidisciplinaires des inégalités en santé, 1800-2022 (COST Action : CA22116), coordonné par Alice Reid (Université de Cambridge, Royaume-Uni) et Mayra Murkens (Université de Groningue, Pays-Bas). Cette session a abordé le processus complexe de standardisation et de codage des causes historiques de décès dans le nouvel ICD10h, avec un accent particulier sur les décès liés à la tuberculose. Les participants ont également appris à utiliser des outils semi-automatiques pour classer les codes ICD10h en catégories de maladies.

 

Les communications sélectionnées pour l’atelier seront publiées dans un numéro spécial d’une revue scientifique co-édité par les organisateurs de l’atelier, au début de 2026.

 

Le soutien financier pour la réunion a été fourni par le Département d’Économie et de Commerce de l’Université de Sassari, la Fondazione di Sardegna, l’EU Great Leap Cost Action (CA22116). Un soutien supplémentaire a été accordé par le projet « APEGADRUS » dans le cadre des ressources DM 737/2021 2021-2022, financées par NextGenerationEU.