W. Ward Kingkade est décédé le 13 mai 2025 à l’âge de 71 ans. Statisticien et démographe, il a beaucoup contribué à l’analyse et la prévision des processus socio-démographiques aux États-Unis et en Union soviétique puis, après 1989, dans les pays de l’ex-URSS. Il fut un membre de l’UIESP sans discontinuer depuis 1989.


Né à New York le 14 mars 1954, Ward Kingkade a obtenu un B.A. en sociologie à l’Université de Pennsylvanie, puis un M.A. et un Ph.D. en sociologie à l’Université Brown. À partir de mars 1984 et jusqu’à son décès, il a travaillé à l’U.S. Census Bureau. Dans les années 1980 et 1990, au sein de l’équipe du Center for International Research de ce même bureau, il était chargé de l’analyse des processus démographiques en URSS puis dans les États ayant recouvré leur indépendance à partir de 1989. Il évaluait régulièrement la qualité des données issues des recensements de population et de l’enregistrement courant des événements démographiques et migratoires, analysait et modélisait les tendances de la natalité et de la mortalité (y compris par causes de décès), et élaborait des prévisions la population de l’URSS, des républiques et des régions soviétiques, selon divers critères (par âge, sexe, groupe ethnique, niveau d’éducation et profession). Dans les années 2000, il s’est orienté vers de telles analyses et prévisions pour les États-Unis dans le cadre du système national de projections démographiques. Ces dernières années, il s’était intéressait aux statistiques de budgets des ménages américains, ainsi qu’au marché du logement. Ward Kingkade a été expert et consultant pour de nombreux projets internationaux. Il est difficile d’imaginer la coopération scientifique russo-américaine sans sa participation, en particulier dans les discussions sur les spécificités de la fécondité aux États-Unis, initiées entre autres par la Division de la population des Nations Unies. Il a également contribué à la création de l’Human Fertility Database (Institut Max Planck de Rostock et Institut de démographie de Vienne). 

 

Sergei V. Zakharov et Alain Blum