Les enfants des migrants et leur transition vers l’âge adulte

L’étude que nous avons menée au Maroc, a pour objectif de vérifier la pérennité ou l’émergence de nouvelles étapes dans le passage à l’âge adulte. Selon notre enquête biographique réalisée à Sidi Ifni en 2009, plus d’un tiers des jeunes âgés de 15 à 35 ans ont un père exerçant ou ayant exercé une activité professionnelle en Europe. Cette diversité des statuts socio-économiques des pères influe sur le calendrier des premiers événements de l’âge adulte (fin des études, l’accès au 1ère emploi, la décohabitation parentale, le mariage et la naissance du 1ère enfant). Pour les femmes comme pour les hommes l’accès et le prolongement de la scolarité ainsi que l’exercice d’une activité professionnelle sont révélateurs du franchissement de nouvelles étapes dans le passage à l’âge adulte. Cette communication a pour objectif de comparer la transition à l’âge adulte des enfants ayant un père bénéficiant de revenus européens à ceux ayant un père bénéficiant de revenus marocains.

Si les disparités sociales et de sexe dans l’expérience du passage à l’âge adulte sont largement étudiées, le devenir de certains sous-groupes de la population est demeuré peu exploré dans les études quantitatives. La présente communication se propose de décrire les modalités du passage à l’âge adulte des filles et fils d’immigrés résidant sur le territoire français métropolitain dans une perspective statistique. L’enquête Trajectoires et Origines, réalisée par l’INED et l’INSEE en 2008 sur les trajectoires sociales et les conditions de vie des immigrés et enfants d’immigrés résidant en France métropolitaine, apporte de nouvelles données permettant de conduire une telle analyse et de comparer leur entrée dans la vie adulte à celle des autres jeunes n’ayant pas de parents immigrés. Quels sont les itinéraires des jeunes issus de l’immigration ? Leurs parcours diffèrent-ils selon que leurs parents sont originaires de contextes nationaux différents ? Qu’en est-il des distinctions entre femmes et hommes ? Sont-elles plus ou moins prononcées que pour les autres jeunes ?

Cette contribution apportera une vue d’ensemble des trajectoires de formation et d’insertion professionnelle des jeunes d’origine kosovare en Suisse. La population choisie est issue d’une migration récente, peu qualifié et souvent discriminée. Son intégration au sein du système scolaire et dans le marché du travail représente un défi important dans prochaines années. D’une part nous développons une approche méthodologique mixte grâce à deux outils (l’interview semi-directif et le calendrier de vie) afin d’étudier les trajectoires de formation et les processus de choix de formations de cette population. D’autre part, grâce à une méthodologie d’analyse longitudinale quantitative appliquée à la base de données de l’«Enquête Suisse sur la Population Active» 2009, nous étudions l’insertion sur le marché du travail des jeunes d’origine kosovare. Ce travail se situe à la croisée des chemins entre le paradigme de parcours de vie (Elder et al. 2003) et les théories de l’assimilation des descendants de migrants (Portes & Zhou, 1993 ; Bolzman & al. 2003). Le but de cette contribution est de mettre en avant une réalité peu connue, le passage de la formation à l’emploi de la deuxième génération kosovare en Suisse, mais aussi de participer au développement de la recherche sur les parcours de vie des deuxièmes générations.

Très peu de travaux scientifiques existent sur les migrations en Afrique centrale. La rareté de données statistiques et d’études à couverture nationale et régionale sur la problématique des migrations et droits humains en Afrique centrale est une constance. Dans le cadre de notre communication, il sera question de faire un état des lieux de la question des droits de l’Homme et des droits des migrants en Afrique Centrale, de présenter les problèmes relatifs aux droits des migrants dans les différents pays, montrer les défis à relever en matière de coopération régionale dans le domaine de la migration, identifier les mesures et modalités spécifiques pour une meilleure intégration des droits des migrants dans les politiques migratoires régionales et enfin faire des recommandations pour une meilleure prise en compte des droits de l’Homme et des migrants dans les politiques régionales de développement.