Séance poster : Migrations internationales (1)

Face à la pression des flux migratoires, la France a récemment durci les lois relatives aux conditions d’immigration et à la gestion des immigrants. Ce durcissement des politiques a rendu plus difficile l’intégration des immigrants en général et des subsahariens qualifiés en particulier. Alors, vient à l’esprit une double question : Quelles difficultés d’intégration économique expérimentent ces subsahariens et quelles stratégies mettent-ils en œuvre pour atténuer leurs effets ? Pour répondre à ces interrogations, cette communication s’est appuyée sur plusieurs sources de données dont : l’enquête «Trajectoires et Origines (2008)», l’«Enquête Longitudinale sur l’Intégration des Primo-Arrivants (2010)», les rapports administratifs sur l’immigration et l’intégration en France, les statistiques de d’immigration publiées par diverses institutions comme l’INSEE, l’INED, etc. L’exploitation des données de ces sources ont permis de cerner les différentiels de traitements et les discriminations dont font l’objet les subsahariens diplômés en France notamment l'accès à l’emploi, les écarts de salaires, les déclassements, etc. . Elle a également permis de comprendre comment l’acquisition de nationalité par les mariages (mixtes, blancs, les arnaques sentimentales, etc.) constitue un des recours qui permet aux migrants d’améliorer leur statut.

Du fait qu’elles constituent une stratégie d’adaptation et de recherche perpétuelle d’amélioration des conditions de vie, la migration et la mobilité ont toujours fait partie de la vie et de la culture des populations Africaines. De nos jours, ces mouvements se poursuivent et se complexifient, les destinations se multiplient, les itinéraires s'allongent, comme en témoigne la présence croissante d'Africains en Asie, en Amérique, etc. Le Cameroun n’est pas en marge de ce phénomène. Malgré le durcissement des conditions d’octroi des visas, les politiques migratoires restrictives des pays du Nord et les coûts importants associés au déplacement, les flux migratoires se sont considérablement accrus. En effet, ces obstacles, loin de décourager les candidats à l’émigration, ont conduit ces derniers à développer des stratégies et des mécanismes afin de réaliser leur projet. Cette étude se propose de contribuer à une meilleure compréhension des facteurs qui expliquent la prise en charge de l’émigration internationale au Cameroun. Pour ce faire, les données de la troisième enquête camerounaise auprès des ménages seront utilisées. Un modèle logistique multinomial non ordonné sera estimé. Des résultats préliminaires révèlent que les facteurs à l’origine de l’émigration internationale au Cameroun diffèrent selon du type de prise en charge.

Le retour et la réinsertion des migrants qualifiés dans leur lieu d’origine ont souvent été vus comme un moyen de favoriser le développement. Mais on pense également que les migrants de retour, ayant en général occupé des emplois sous-qualifiés ne ramènent que très peu de capital humain ou, quand ils acquièrent de nouvelles connaissances, que celles-ci ne leur sont que très rarement utiles dans leur contexte d’origine. Il s’agira pour nous de chercher à savoir d’une part, si les migrants de retour ont amélioré leur niveau de compétences au retour et qu’ils les utilisent au Cameroun ; d’autre part s’ils ont rapatrié de l’argent avec eux au moment du retour ou s’ils encore des contacts utiles dans le pays de provenance . Pour ce faire nous allons recourir aux données de l’enquête nationale sur « l’impact de la migration sud-sud sur le développement au Cameroun » réalisée par l’IFORD, avec la collaboration de l’OIM et l’IPPR, en septembre 2012 auprès de 1235 ménages répartis les régions que compte le pays. Elle a permis de recueillir des informations sur les conditions de départ et de retour et l’expérience acquise à l’étranger. Nous procéderons d'abord à une description des caractéristiques des migrants de retour. Ensuite les relations sous formes de tableau de contingence seront présentées entre les différentes variables.

Au-delà des avantages financiers et matériels issus de l’émigration au profit du pays d’origine, les migrants de retour sont très souvent confrontés à des problèmes d’insertion ou de réinsertion socioprofessionnelle une fois rentrés. Qu’elle soit volontaire ou forcée (expatriés/rapatriés), la migration de retour est souvent rendue difficile par l’absence de revenus stables, le manque d’informations, d’orientation et d’appui-conseil pour le développement de projets de réinsertion, etc. Vu l’importance des migrations dans la dynamique démographique de Yaoundé, il apparaît impérieux d’aborder la question de la réinsertion sociale et professionnelle de ceux-ci et leur rôle dans le développement de cette ville. L’objectif général de cette communication est de contribuer à l’amélioration des connaissances sur les problèmes de migration de retour dans la ville de Yaoundé, en vue d’orienter les politiques de développement qui tiennent compte des migrants de retour. Le souci majeur étant de sensibiliser à la nécessité de développer des mécanismes adéquats de soutien à la réintégration des migrants de retour dans le processus de développement.

Cette étude examinera la question des investissements des émigrants internationaux marocains issus la région du Souss dans leurs pays d’origine, réputés par la pratique de l’activité commerciale, aussi bien au niveau des villes marocaines qu’au niveau des pays d’accueil. L’accent sera mis sur les facteurs de cette pratique commerciale et ce sens d’investissement qui ont été sans doute enracinés dans l’histoire lointaine des habitants du Souss. Ces derniers sont renommés pour leur bonne maîtrise de l’activité commerciale qui intègre leurs comportements à tel point considéré un talent. Cela, nous amènera à s’interroger sur le rôle de l’émigration étrangère Soussie dans le processus du développement régional, leurs nouvelles orientations d’investissement, l’évolution de leur prise de conscience dans ce domaine. Outre, quelles sont les opportunités offertes par l’Etat marocain pour les encourager à valoriser et réussir leur activité économique pratiquée? Comment l’intervention de l’Etat marocain avait orienté les transactions des émigrés marocains, et avait encadré la tendance aux nouveaux investissements de manière à servir les programmes sectoriels de développement au Maroc?

Porter une réflexion sur les migrants de retour et le développement au Cameroun et plus précisément à Yaoundé relève d’une préoccupation majeure et nécessaire au moment où la problématique de la migration en rapport avec le développement qu’il induit se pose avec acuité à l’échelle nationale et internationale. C’est pourquoi, cette étude se fixe comme objectif principal de contribuer à l’amélioration des connaissances des problèmes de migration dans la ville de Yaoundé, compte tenu du manque de données statistiques fiables sur les phénomènes migratoires, en vue d’orienter les politiques de développement qui tiennent compte de la migration. Les objectifs spécifiques étant de :
• dégager le profil des migrants de retour ;
• déterminer les principaux motifs du retour de ces migrants ;
• mesurer les apports des migrants de retour dans la ville de Yaoundé.

Les données de cette communication sont celles de l’enquête «enquête migration et développement au Cameroun cas de Yaoundé» portant sur 7604 ménages réalisée par l’Institut de Formation et de Recherche Démographiques (IFORD) en 2006.

Cette contribution apportera une vue d’ensemble des trajectoires de formation et d’insertion professionnelle des jeunes d’origine kosovare en Suisse. La population choisie est issue d’une migration récente, peu qualifié et souvent discriminée. Son intégration au sein du système scolaire et dans le marché du travail représente un défi important dans prochaines années. D’une part nous développons une approche méthodologique mixte grâce à deux outils (l’interview semi-directif et le calendrier de vie) afin d’étudier les trajectoires de formation et les processus de choix de formations de cette population. D’autre part, grâce à une méthodologie d’analyse longitudinale quantitative appliquée à la base de données de l’«Enquête Suisse sur la Population Active» 2009, nous étudions l’insertion sur le marché du travail des jeunes d’origine kosovare. Ce travail se situe à la croisée des chemins entre le paradigme de parcours de vie (Elder et al. 2003) et les théories de l’assimilation des descendants de migrants (Portes & Zhou, 1993 ; Bolzman & al. 2003). Le but de cette contribution est de mettre en avant une réalité peu connue, le passage de la formation à l’emploi de la deuxième génération kosovare en Suisse, mais aussi de participer au développement de la recherche sur les parcours de vie des deuxièmes générations.

La lutte contre l’extrême pauvreté constitue l’un des défis majeurs auxquels doit faire face un monde de 7 milliards d’habitants. Premier des objectifs du millénaire pour le développement, cette lutte nécessite une mobilisation des ressources humaines, matérielles mais surtout financières aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale. De loin supérieurs à l’aide publique au développement et quasiment aussi importants que les investissements directs étrangers, les envois de fonds des migrants à destination des pays en développement s’imposent aujourd’hui comme une véritable source de financement. Au Cameroun, ces envois de fonds ont plus que décuplé en l’espace d’une décennie passant de 11 à 148 millions de dollars US entre 2000 et 2010 (BM, 2011). Facteur de réduction de la pauvreté pour les uns et source d’inégalités pour les autres, ces envois ont cependant un impact assez ambigu sur le développement: d’où l’objectif d’évaluer la contribution des transferts de fonds des migrants à l’amélioration du bien-être des ménages bénéficiaires, leurs impact sur la pauvreté et les inégalités. Après avoir passé en revue la littérature sur les envois de fonds, la pauvreté et les inégalités (I); les aspects méthodologiques sont ensuite présentés (II); et l’impact des transferts sur le bien-être est enfin montré (III).