Séminaire international sur la fréquence et la sécurité de l'avortement : nouveaux résultats et avancées sur les questions de mesureWatamu, Kenya, 3-5 décembre 2018
Organisé par le Comité scientifique de l'UIESP sur les recherches en matière d’avortement en collaboration avec le Population Council, Kenya. - Présidente : Susheela Singh ;
- Membres : Harriet Birungi, Fatima Juarez, Ndola Prata et Sabina Rashid.
La réunion était financée par le consortium de recherche STEP UP (Strengthening Evidence for Programming on Unintended Pregnancy) financé par le gouvernement du Royaume-Uni, par le Bixby Centre for Population Health and Sustainability et par l’Université de Californie à Berkeley ainsi que par les participants qui ont pu couvrir leurs frais grâce à diverses sources de financements. Le Population Council de Nairobi a assuré l’organisation locale.
Il est important d’approfondir les connaissances sur la fréquence et la sécurité de l’avortement pour plusieurs raisons. D'un point de vue démographique, l'avortement est un élément clé du contrôle de la fécondité qui est inextricablement lié aux grossesses non désirées. Concernant le déséquilibre hommes-femmes, l'avortement peut influer sur les sex-ratios si l'avortement sélectif en fonction du sexe est couramment pratiqué. Du point de vue de la fourniture de services, l'avortement est un indicateur de besoins non satisfaits en matière de contraception et d'amélioration des services de contraception. Enfin, du point de vue des droits, les gouvernements doivent garantir au minimum l'accès à des services légaux sûrs, dans le respect des lois et directives en vigueur dans les pays.
Le séminaire avait pour objectif de faire avancer la recherche sur la mesure de la fréquence et de la morbidité des avortements. Les communications ont porté sur l’amélioration des méthodes existantes, le développement de nouvelles méthodes et leur comparaison pour améliorer les estimations de la fréquence de l’avortement. À propos de la morbidité liée à l'avortement, les recherches présentées traitaient de la façon dont les femmes ont accès et utilisent le misoprostol clandestinement, des conséquences d'un recours généralisé à l'avortement médicamenteux sur la gravité des complications, de l'élaboration de nouveaux cadres de mesure de la morbidité et de l'exploration de sources de données supplémentaires pour comprendre la morbidité liée à l'avortement. Le séminaire a réuni 19 participants, chercheurs confirmés et plus jeunes, venant de différentes régions du monde : États-Unis, Finlande, Inde, Italie, Kenya, Mexique, Nigéria, Pérou, Royaume-Uni, et Suisse. Parmi les participants figuraient des démographes, des sociologues, des anthropologues, des cliniciens et des chercheurs en santé publique. Les communications couvraient des pays de différentes régions : Amérique latine, Asie, Afrique subsaharienne, Amérique du Nord et Europe.
Onze communications sur 15 portaient sur la mesure de la fréquence de l'avortement.
Ces communications ont traité des nouvelles approches méthodologiques, des résultats des tests de ces différents modèles, de l’influence des contextes nationaux particuliers sur leurs performances et des comparaisons de différentes méthodes de mesure de la fréquence. Ces méthodes comprenaient, entre autres : la List Experiment, la méthode des confidantes, une modification de la Abortion Incidence Complications Method, la Network-Scale Up method, Respondent Driven Sampling, et une version modifiée d’une méthode basé sur les réseaux sociaux. Quatre communications ont analysé les auto-déclarations des femmes à propos d’un éventuel avortement dans des enquêtes à grande échelle, dans des pays développés et en développement, et ont passé en revue une gamme de problèmes méthodologiques rencontrés avec de ce type de source de données.
Quatre communications traitaient de la mesure de la morbidité liée à l'avortement et de la sécurité d'emploi du misoprostol
Ces communications à caractère méthodologique ont porté sur les pays moins développés. L’une d’entre elles s’appuyait sur des données qualitatives pour étudier les parcours des femmes dans le cadre d’un avortement, y compris les questions de morbidité. Une autre communication a proposé un nouveau cadre pour mesurer les complications de l'avortement à l’intérieur ou à l’extérieur des établissements médicaux.
Les chercheurs présents ont ainsi pu mieux connaître les travaux de leurs collègues, soulever des questions nouvelles et faire progresser l'innovation dans les méthodes de recherche sur la fréquence et la morbidité de l'avortement. Cette rencontre, très enrichissante et stimulante, a aidé les participants à faire avancer leurs travaux dans ces domaines.
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© Les photos ci-dessus ont été prises par Kathryn Kost, Rishita Nandagiri et Tiziana Leone. |