Séance poster : Sexualité et santé de la reproduction (2)

Appréhender l’ampleur des besoins non satisfaits en matière de planification familiales chez les jeunes en Afrique subsaharienne nécessite d’inscrire le statut de ces derniers à la fois dans la société traditionnelle mais aussi dans une société moderne. Au Cameroun comme au Benin, les statistiques mettent en évidence des niveaux particulièrement élevés dans ce domaine chez les jeunes, au regard du contexte de précarité socio-économique qui les touche particulièrement. L’objectif visé par cet article est de montrer l’évolution des besoins non satisfaits des jeunes en matière de planification familiale, depuis les années 90 et d’en identifier les facteurs déterminants.
L’étude compare les évolutions dans les deux pays, en s’appuyant sur les données des deux enquêtes (EDS-DHS) des deux pays. Les analyses descriptive et économétrique seront mobilisées, afin d’identifier les facteurs déterminants des besoins non satisfaits des jeunes en matières de planification familiale, à l’aide d'une régression logistique multinomiale non ordonné. A la lumière des résultats, un plaidoyer sera fait en direction des acteurs chargés des questions des jeunes, pour une meilleure réponse de leurs besoins, qui tienne compte de leur environnement socio-économique, dans la perspective du repositionnement de la planification familiale

La Tunisie a adopté une politique de planning familial depuis les années 1960, fût ainsi le premier pays arabe et africain à instaurer une politique d’infécondité volontaire depuis 1964. En parallèle, des mesures législatives ont accompagné la politique démographique. Le code de statut personnel a permis, l’abolition de la polygamie , l’élévation de l’âge au mariage, la répudiation fût remplacée par le divorce, accessible également aux deux conjoints.Depuis le début de programme national pour la planification de la famille (1964), le taux de l’utilisation d’un moyen contraceptif pour les femmes mariées en âge de reproduction n’a cessé d’augmenter. En effet, le taux ’utilisation est passé de 31% en 1978 à 63% en 2001 . L’année 2006 (enquête MICS3) a enregistré et pour la première fois en Tunisie, une baisse de 3 points de pourcentages dans le taux de prévalence contraceptive qui devient 60%. Un taux alarmant pour les décideurs tunisiens qui, pour vérifier ce taux, ont décidé de mener une autre enquête dans la région du Grand Tunis là où on a observé une baisse considérable de l’utilisation d’un moyen contraceptif. Les résultats de l’enquête MIC3 complémentaire ont confirmé ceux de MICS3. La question qui se pose pour les décideurs est, qui sont les femmes qui ont contribué à la baisse de la prévalence contraceptive ?

Le Burkina Faso, à l’instar des autres pays situés au sud du Sahara connaissait des indices de fécondité élevés. Le taux d’accroissement naturel était de 3,21% et l’Indice Synthétique de Fécondité de 7,2 enfants par femme en 1985. Reprenant à son compte l’idée véhiculée par les bailleurs de fonds et autres organismes internationaux selon laquelle les niveaux élevés de fécondité observés dans les pays sous développés constituaient un obstacle majeur à leur développement économique et social, les autorités burkinabé ont entrepris dès la fin des années 1980 de vastes campagnes de sensibilisation sur la planification familiale. Ces campagnes avaient pour but l’amélioration de la santé maternelle et infantile mais aussi de réduire la fécondité par l’utilisation de la contraception. Partant du postulat que si la population connaissait les différentes méthodes contraceptives et les bienfaits d’une régulation des naissances, elle serait plus nombreuse à pratiquer une contraception. L’objectif de notre étude sera d’analyser l’évolution de la pratique contraceptive et ses déterminants principalement aux jeunes âges afin de voir si l’entré en vie sexuelle correspond avec le début de la pratique contraceptive. Les données des Enquêtes Démographiques et de Santé (EDS) réalisées au Burkina Faso seront utilisées dans le cadre de cette analyse.