Préférences éducatives et comportements de fécondité en milieu urbain au Burkina Faso

De nombreuses études dans les pays développés et en Asie de l’Est ou du Sud Est ont mis en évidence une relation négative entre la taille de la famille et la scolarisation des enfants. Cependant, les études conduites en Afrique, généralement à partir des données de recensement ou d’enquêtes transversales à multiples objectifs, ont révélé une relation mitigée entre fécondité et scolarisation, la relation allant de positive, neutre à négative. Au-delà de la spécificité africaine, cette ambigüité relationnelle s’explique par des biais méthodologiques et substantifs non-contrôlés dans les études existantes, notamment le caractère endogène des liens fécondité/scolarisation. L’ampleur de ce biais reste, dans une large mesure, inconnue et des recherches plus poussées à ce sujet sont nécessaires. C’est dans cette perspective que la présente étude utilise des données spécifiques de l’enquête DEMTREND basée sur l’Observatoire de population de Ouagadougou, pour évaluer, à partir de la méthode Propensity Score Matching, la simultanéité des décisions de procréation et de scolarisation des enfants en milieu urbain burkinabè. Nous nous attendons à ce que les parents ayant un désir d'éducation élevé pour leurs enfants, aient, toutes égales par ailleurs, un comportement de faible fécondité, par rapport à ceux ayant un désir d'éducation faible.