Education et mobilité sociale

La communication proposée a pour but de décrire les étapes d’implantation et implémentation des politiques de réservation de places pour les noirs, au Brèsil, dans plus de 180 universités. Polémiques partout dans le monde, les politiques de la diversité ont stimulé le débat polarisé entre des politiques universelles versus des politiques focalisées, puisqu’elles ont introduit de nouveaux acteurs, les noirs, dans le scénario des politiques d’accès à l’enseignement supérieur. Les politiques d’action affirmative pour les noirs nous permettent de penser, parmi d’autres questions, sur l’identité de nation brésilienne, les politiques d’inclusion basées sur la race, la constitutionnalité ou l’inconstitutionnalité de ces politiques, et pour finir, si ces politiques stimulent la formation d’un pays ségrégationniste ou d’un pays plus juste, démocratique et inclusif. On a utilisé une méthodologie quantitative pour analyser les données populationnels, d’éducation, d’accès à l’enseignement supérieur et le changement des universités brésiliennes avec l’adoption du système de quotas pour les noirs.

Cette communication examine les changements sociaux survenus dans la fréquentation scolaire au Tchad à partir de la méthode de décomposition. Elle montre les tendances d’évolution des niveaux de fréquentation scolaire ainsi que les sources à l’origine de ces changements. L’exercice centrale de cette analyse est de savoir si ces changements émanent des comportements des parents, des politiques mises en place ou alors ou, de la modification de la structure de la population scolaire?

La communication montre qu’au Tchad, les changements observés sont principalement dus aux politiques macroéconomiques mises en œuvre. En outre, les transformations de fréquentation scolaire, induites par les politiques macroéconomiques proviennent d’un effet de base. C’est la population globale, bénéficiaire de tels politiques, qui est le principal acteur du changement positif de la scolarisation. Ainsi, il est urgent pour les gouvernants d’accentuer et de renforcer la mise en œuvre de politiques centrées sur les populations surtout vulnérables, si l’on veut obtenir des changements sociaux solides et importants.

L’analyse de la dispersion des salaires sur des données individuelles à partir des mesures de l’éducation et de l’expérience testée par le modèle de gains proposé par J. Mincer [1974] a confirmé l’hypothèse selon laquelle l’investissement dans l’éducation et l’expérience acquise au cours de la vie active constituait une source essentielle des gains. La question qu’on se pose ici porte justement sur la portée scientifique et analytique de cette corrélation dans le milieu urbain marocain, et aussi sur la façon dont les salaires sont influencés non seulement par les déterminants empiriques classiques, mais par l’origine sociale, le genre, la dimension géographique et les atouts familiaux et sociaux. Il s’agit d’évaluer l’aptitude de la fonction de gains à saisir la relation éducation-salaire au Maroc et à repérer l’effet de l’origine sociale sur la formation et les inégalités des salaires ainsi que l’utilisation de cette fonction dans l’estimation des rendements de l’éducation au Maroc. Pour répondre à ces questions, nous avons choisi de tester le modèle réduit et élargi de Mincer sur un échantillon de salariés observés par l’enquête sur la mobilité sociale 2011.

L’analyse de la mobilité sociale intergénérationnelle, principale volet de la mobilité, constitue un axe important pour se rendre compte du degré d’intégration et de cohésion sociale dans une société. Par essence, elle constitue une mesure de l’équité sociale et évalue la mesure dans laquelle une société traduit dans la réalité les principes d’égalité des chances. Son étude consiste à comparer la position sociale du fils (ou de la fille) par rapport à celle de son père et se fonde sur une classification de l’espace social représenté par des catégories socioprofessionnelles (CSP) hiérarchisées.
Sur la base des données d’une enquête, la première du genre au Maroc, réalisée par le Haut Commissariat au Plan en 2011, auprès d’un échantillon large de 64 000 ménages, le présent papier permet de présenter la méthodologie utilisée et les tables de mobilité sociale intergénérationnelle qui en découle, de mesurer ses différentes formes et d’examiner les facteurs de la transmission du statut social des pères à leurs fils, et de montrer le rôle de la formation et des inégalités scolaires et sociales dans cette transmission du statut social.

Depuis les indépendances africaines dans les années soixante (1960) jusqu'à une période récente à l'ère du bilan des OMD, le scolarisation en Afrique sub-saharienne a été analysée à partir de l'offre et ou la demande. Pour répondre à l'opportunité de la richesse des données socio-démographiques remontant à plus de deux décennies de collecte à côté des bases de données macroscopiques aussi riches, la présente communication procède par plusieurs techniques d'analyses pour revisiter les facteurs déterminants de la scolarisation en Afrique sub-saharienne. L'étude procède tout d'abord par établir des relation entre les dépenses publiques en éducation et les taux de scolarisation atteints par les pays disposant, entre 1990 et 2010 d'au mois deux enquêtes EDS ou MICS. Ensuite, grâce aux données individuelles , des caractéristiques des ménages et membres respectifs sont analysées comme des facteurs explicatifs de la scolarisation . Pour finir, les profils des ménages favorables ou défavorables à la scolarisation des enfants sont analysés pour en vérifier l'évolution (taille et composition) durant la période de référence. Les résultats devraient aider à déterminer si l'amélioration de la scolarisation dans cette région est tributaire aux comportements des ménage ou au contraire à l'évolution des structures qui ont été identifiées.

Contrairement à la théorie néoclassique qui considère le capital humain (en l'occurrence l'éducation) comme le principal déterminant des gains individuels sur le marché du travail (Cohn et Geske(1990), Gary Becker(1964)), les théories alternatives (Stiglitz(1975), Arrow(1973), Spence(1973)), montrent que les facteurs sociaux jouent aussi un rôle non négligeable dans l’insertion professionnelle (Kamanzi, 2006).
L'article s’inscrit en droite ligne des théories alternatives au capital humain et vise à mettre en relief les limites de l’éducation qui, semble être perçue comme une panacée dans le processus d’insertion des jeunes. Nous montrons que le «capital social» au sens de Bourdieu(1980, 1985) joue également un rôle non négligeable. Nous portons également une attention particulière aux effets d’interaction entre capital humain et capital social afin de déterminer si ces deux facteurs jouent de façon cumulative ou additive.
Les données proviennent d’une enquête biographique menée dans une ville moyenne au Cameroun en 2010, sur «pauvreté et les besoins non satisfaits en santé de la reproduction des jeunes et adolescents à Bafia» et portent sur 1577 jeunes et adolescents de 15-34 ans. L’analyse mobilise essentiellement les méthodes d’analyse des biographies, notamment la méthode Kaplan-Meier et les régressions de cox.

Sans doute parce que le continent africain demeure le moins scolarisé, les recherches sur les inégalités ont jusqu’à lors essentiellement porté sur l’enseignement primaire. Sans doute également parce que les capitales présentent à l’échelle nationale les taux de scolarisation les plus élevés, à tous les niveaux d’enseignement, peu d’intérêt est porté sur les inégalités scolaires dans ces villes. La communication s’intéresse aux inégalités de scolarisation dans l’accès à l’enseignement secondaire à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, L’analyse mobilise plusieurs sources de données complémentaires : les statistiques scolaires, le recensement de 2006, une enquête réalisée en 2009 et l’observatoire de population de Ouagadougou. Une brève revue de la littérature conduira tout d’abord à situer la problématique et la méthodologie adoptées. Il s’agira ensuite de retracer l’évolution de l’offre scolaire de niveau secondaire (selon les types d’établissement), et de mettre en lumière les disparités intra-urbaines (entre quartiers centraux et périphériques). Puis, la communication exposera les principaux résultats issus des analyses statistiques sur les facteurs de la scolarisation au secondaire, à partir des sources de données mobilisées.

De nombreuses études dans les pays développés et en Asie de l’Est ou du Sud Est ont mis en évidence une relation négative entre la taille de la famille et la scolarisation des enfants. Cependant, les études conduites en Afrique, généralement à partir des données de recensement ou d’enquêtes transversales à multiples objectifs, ont révélé une relation mitigée entre fécondité et scolarisation, la relation allant de positive, neutre à négative. Au-delà de la spécificité africaine, cette ambigüité relationnelle s’explique par des biais méthodologiques et substantifs non-contrôlés dans les études existantes, notamment le caractère endogène des liens fécondité/scolarisation. L’ampleur de ce biais reste, dans une large mesure, inconnue et des recherches plus poussées à ce sujet sont nécessaires. C’est dans cette perspective que la présente étude utilise des données spécifiques de l’enquête DEMTREND basée sur l’Observatoire de population de Ouagadougou, pour évaluer, à partir de la méthode Propensity Score Matching, la simultanéité des décisions de procréation et de scolarisation des enfants en milieu urbain burkinabè. Nous nous attendons à ce que les parents ayant un désir d'éducation élevé pour leurs enfants, aient, toutes égales par ailleurs, un comportement de faible fécondité, par rapport à ceux ayant un désir d'éducation faible.

Promouvoir l’accès des pauvres aux services de l’éducation de base est l’un des principaux objectifs du plan décennal de développement de l’éducation de base 2001-2010. Trois ans après sa mise en œuvre, Il apparaît nécessaire d’apprécier la réalisation de cet objectif. Pour cela, on a analysé l’évolution des inégalités sociales devant l’école pour ces quinze dernières années en étudiant l’évolution du lien entre l’accès des enfants à l’enseignement et l’origine sociale de leur père et/ou de leur mère. L’analyse empirique aboutit aux conclusions suivantes :
Grâce à une très forte expansion de l’enseignement primaire depuis 1980, les inégalités d’accès à ce niveau se sont réduites entre groupes sociales. La brèche entre le niveau d’accès des filles et celui des garçons s’est résorbée également. Outre, le projet de développement de l’enseignement post primaire (PEPP) adopté en 1995 visant à doter chaque département d’au moins une structure de premier cycle a contribué à diminuer les inégalités d’accès à ce palier selon l’origine sociale. Cependant, au fur et à mesure que l’on avance dans le système scolaire, le pourcentage des enfants scolarisés dont l’origine sociale des parents est appréhendée décroît et cela ne permet pas l’étude du lien entre origine sociale et accès au niveau élevé de l’enseignement.