Participation au marché du travail et productivité des travailleurs âgés

Le vieillissement démographique est un sujet qui fait l’objet de nombreux débats. Selon les estimations de l’Organisation des Nations Unies (ONU), le nombre des personnes âgées de plus de 60 ans qui était d’environ 600 millions en 2000 passera à deux milliards en 2050. Au Burkina Faso, la problématique du vieillissement et de la protection des couches sociales vulnérables constitue depuis quelques années une préoccupation majeure pour les autorités. Les personnes âgées, du fait de la dégradation de leur état physique dû à l’affaiblissement de leurs fonctions organiques sont souvent mises en marge de la société et des activités économiques. Il existe très peu d’études sur la participation des personnes âgées aux activités économiques au Burkina Faso. L’objectif principal de cette communication est de présenter la situation des travailleurs âgés de 60 ans et plus et les domaines d’activités dans lesquels ils exercent au Burkina Faso. Les données sont issues des recensements de la population de 1996 et 2006 du Burkina. En 2006, sur 712 573 personnes de 60 ans et plus 415 404 d’entre elles exerçaient une occupation hors de leur foyer alors qu’en 1996, elles étaient 387 229 occupées sur 582060 personnes de 60 ans et plus.

Annoncé comme l’une des priorités du début du siècle en Europe, le maintien en emploi des « seniors » a été présenté comme un moyen de faire face aux défis du vieillissement démographique et de la gérontocroissance. Conformément aux accords de Lisbonne (2000), la France a lancé une série de réformes censées relancer le taux d’emploi après 55 ans. Malgré une hausse de 10 % entre 2000 et 2010, la France occupe l’une des dernières places du classement européen.
Cette recherche propose d’expliquer la « culture de la sortie précoce » à travers un travail longitudinal articulant des données issues d’une enquête quantitative sur les « Intentions de départ à la retraite » (2005) à celles d’une post-enquête qualitative réalisée en 2010 auprès de jeunes retraités issus du même échantillon.
Cette communication vise moins à comparer les projets et la retraite réelle qu’à décrypter à travers les parcours biographiques, notamment les transitions de l’activité à la retraite, la manière dont les représentations du travailleur âgé dans l’entreprise et les conditions de travail en fin de carrière peuvent inciter des individus à réviser leur décision première, optant tantôt pour une retraite avant la date projetée tantôt pour un recul du départ.

La France connaît un problème structurel d’emploi des salariés âgés. Le rôle de l’indemnisation chômage est rarement évoqué. Or, le système français comprend des dispositions spécifiques pour les salariés de 50 ans et plus (durée d’indemnisation plus longue que pour les plus jeunes). Il existe un fort soupçon quant à l’utilisation de l’indemnisation chômage comme support de préretraites : pour certains seniors, le passage à la retraite serait précédé d’une période de chômage indemnisé. C’est ce que nous testons, sur les données de l’agence française pour l’emploi. Nous exploitons une expérience naturelle : en 2003, la durée maximale d’indemnisation chômage a été fortement réduite pour les seniors. Nous analysons l’effet de ce changement sur les comportements de gestion de la main-d’œuvre : comment a-t-il modifié la structure par âge des entrants au chômage et par-là des travailleurs ? Les outils de la démographie économique et de l’évaluation des politiques publiques (régression discontinue et double différence) sont mobilisés pour proposer une analyse des rapports entre indemnisation chômage et emploi des seniors : la baisse de la durée d’indemnisation a conduit a une augmentation de 7 mois de l’âge moyen à la rupture pour certaines catégories de travailleurs âgés.

Il va de soi que les conditions de vie des personnes âgées ne sont pas les mêmes. Elles diffèrent selon la région, le milieu de résidence ou encore selon le niveau de vie des ménages. Les résultats des enquêtes socio-économiques réalisées au Maroc en 2009 indiquent qu’elles sont plus de 11% à vivre dans la situation de pauvreté et l’exclusion sociale. Cette situation se trouve aggravée par le fait que très peu de personnes âgées bénéficient d’un régime de retraite ou de couverture sociale. Dans ce contexte, les personnes âgées sont alors obligées de continuer à travailler même à un âge très avancé, pour subvenir à leurs propres besoins, voire à ceux de leur famille.
Ce travail focalisé sur l’allongement de la vie active des personnes âgées, tentera, de mesurer l’ampleur de l’emploi des personnes âgées et du cumul retraite-emploi, de connaître leurs caractéristiques socioprofessionnelles et surtout d’identifier les facteurs susceptibles d’expliquer le maintien dans l’emploi ou la réintégration du marché du travail par les retraités. Par ailleurs et en vue de mieux synthétiser les déterminants de la participation des personnes âgées à la vie active, il sera question d’estimer l’effet isolé -toutes choses égales par ailleurs- des variables susceptibles d’expliquer cette participation via la modélisation économétrique.