Tendances et déterminants des migrations internationales

Du fait qu’elles constituent une stratégie d’adaptation et de recherche perpétuelle d’amélioration des conditions de vie, la migration et la mobilité ont toujours fait partie de la vie et de la culture des populations Africaines. De nos jours, ces mouvements se poursuivent et se complexifient, les destinations se multiplient, les itinéraires s'allongent, comme en témoigne la présence croissante d'Africains en Asie, en Amérique, etc. Le Cameroun n’est pas en marge de ce phénomène. Malgré le durcissement des conditions d’octroi des visas, les politiques migratoires restrictives des pays du Nord et les coûts importants associés au déplacement, les flux migratoires se sont considérablement accrus. En effet, ces obstacles, loin de décourager les candidats à l’émigration, ont conduit ces derniers à développer des stratégies et des mécanismes afin de réaliser leur projet. Cette étude se propose de contribuer à une meilleure compréhension des facteurs qui expliquent la prise en charge de l’émigration internationale au Cameroun. Pour ce faire, les données de la troisième enquête camerounaise auprès des ménages seront utilisées. Un modèle logistique multinomial non ordonné sera estimé. Des résultats préliminaires révèlent que les facteurs à l’origine de l’émigration internationale au Cameroun diffèrent selon du type de prise en charge.

Le Cameroun, du fait de sa stabilité sociale et politique et sa croissance économique , attire un flux impressionnant de migrants jeunes et adolescents. Ces migrants ne viennent pas seulement de l’Afrique Centrale mais aussi des pays de l’Afrique de l’Ouest. C’est pourquoi nous observons des arrivées massives de jeunes Tchadiens, Centrafricains Maliens, Sénégalais, Nigérians et même Guinéens etc. qui viennent s’installer au Cameroun et surtout dans des grandes villes comme Yaoundé non seulement pour poursuivre leurs études mais aussi pour des raisons économiques. Selon le HCR par exemple, en 2004 le volume des réfugiés atteindrait 58 861 individus au Cameroun. La plupart de ces migrants adolescents et jeunes, depuis leurs pays d’origine, manquant d’expérience, sont influencés par leurs parents dans les domaines suivants : Principaux besoins, décision de migrer, choix de la zone de destination et financement du voyage.
Quelle cette influence chez les jeunes migrants et chez les adolescents ?
Nous avançons les hypothèses suivantes:
Les immigrants adolescents sont plus influencés par leurs parents que les jeunes.
Le but de cette étude est de répondre à la question posée ci-dessus. La base de données à exploiter est l’Enquête sur la migration et le développement à Yaoundé réalisée par l’IFORD en 2006

Depuis près d’une décennie, la littérature sur la migration internationale met en exergue les processus de complexification des systèmes migratoires comme l’une des tendances fortes des dynamiques migratoires contemporaines et s’attelle à éclairer les mécanismes qui la sous-tendent en s’attachant aux logiques et systèmes d’acteurs (BABY-COLLIN et al, 2009). La présente communication pour sa part voudrait comprendre dans quelle mesure les trajectoires migratoires suivies par les migrants et migrantes dépendent-elles des conditions socioéconomiques et démographiques des camerounais ? Partant de la troisième Enquête Camerounaise Auprès des Ménages réalisée en 2007 et qui est la première enquête camerounaise d’envergure nationale à saisir l’information relative à la migration, nous montrons que les femmes migrent globalement comme les hommes avec des légères différences ; la destination Europe/Amérique/Asie est associée aux migrants exprimant un besoin de formation et d’étude, de niveau instruction supérieur, dont le chef de ménage d’origine exerce dans les secteurs public et privé formel ; à l’inverse, les migrants à destination d’un pays de la CEMAC ou d’un autre pays africain sont en général à la recherche d’un emploi, sont de niveau d’instruction au plus égal au niveau primaire, sont plus jeunes.

Cet article propose d'analyser le phénomène de la migration à partir d'un espace intermédiaire: la frontière, l'espace socio-politique qui fixe des limites non seulement géographique, politique, administratif, mais aussi (et de manière toujours plus important pour l'étude des migrations), symbolique parmi lesquels sont les bienvenus et qui n'est pas, ou plutôt, entre lesquels, malgré la frontière, et ne seront pas les bienvenus. L'expérience du passage de la frontière marquage, laissant des empreintes dans ce qui sera l'expérience du projet de migration. Par conséquent, nous soutenons l'importance de réfléchir sur cet espace encore frontière territoriale, imaginaire, comment et combien les conditions de vie des migrants et dans le pays de destination.

Cette étude examinera la question des investissements des émigrants internationaux marocains issus la région du Souss dans leurs pays d’origine, réputés par la pratique de l’activité commerciale, aussi bien au niveau des villes marocaines qu’au niveau des pays d’accueil. L’accent sera mis sur les facteurs de cette pratique commerciale et ce sens d’investissement qui ont été sans doute enracinés dans l’histoire lointaine des habitants du Souss. Ces derniers sont renommés pour leur bonne maîtrise de l’activité commerciale qui intègre leurs comportements à tel point considéré un talent. Cela, nous amènera à s’interroger sur le rôle de l’émigration étrangère Soussie dans le processus du développement régional, leurs nouvelles orientations d’investissement, l’évolution de leur prise de conscience dans ce domaine. Outre, quelles sont les opportunités offertes par l’Etat marocain pour les encourager à valoriser et réussir leur activité économique pratiquée? Comment l’intervention de l’Etat marocain avait orienté les transactions des émigrés marocains, et avait encadré la tendance aux nouveaux investissements de manière à servir les programmes sectoriels de développement au Maroc?

On assiste aujourd’hui à une intensification et à une diversification des flux migratoires. Les migrations clandestines et l’augmentation croissante de la part des jeunes dans les flux vers l’étranger, notamment vers l’Europe, malgré des politiques migratoires de plus en plus restrictives traduisent. Les jeunes de moins de 25 ans représentent 64,2% de la population du Cameroun. Ils connaissent des problèmes d’emploi dont notamment le chômage, mais surtout le sous-emploi. L’émigration internationale reste une alternative pour eux dans le cadre de la recherche d’une amélioration de leurs conditions de vie. Cette étude s’appuie principalement sur les données de la troisième Enquête Camerounaise auprès des Ménages réalisée en 2007, pour analyser les liens entre la pauvreté et la migration internationale des jeunes. Les méthodes d’analyse statistique des données permettent de tester l’hypothèse selon laquelle la pauvreté et l’émigration internationale des jeunes, interagissent à travers les caractéristiques sociodémographiques des migrants. Cette étude analyse aussi le mécanisme d’interaction des deux phénomènes que sont la pauvreté et la migration internationale des jeunes.

L’expansion rapide de la ville de Ouagadougou, essentiellement due à l’exode rural, pose un réel problème de santé en général, de celle de santé de la reproduction en particulier dont celle de grossesse à risque à cause du jeune âge des migrantes.
Par grossesse à risque nous entendrons toute grossesse/naissance vivante dont l’âge de la porteuse/mère est inférieur à 18 ans.
Nous utiliserons, pour cette étude, les données de l’Observatoire de Population de Ouagadougou (OPO) mis en place vers fin 2008 et suit cinq quartiers, d’environ 80.000 individus en 2009 dont la moitié réside en zone non lotie, à la périphérie Nord de Ouagadougou.
La population cible de cette étude sera toutes les femmes de l’OPO d’âge compris entre 12 et 18 ans. Une analyse descriptive permettra de décrire les caractéristiques démographique, socio-économique et sanitaire des adolescentes selon leur statut migratoire. La régression de Cox sera utilisée pour identifier les facteurs explicatifs des grossesses à risque. Nous pensons que les migrantes jeunes, pauvres et sans instructions sont plus exposées aux grossesses à risque que les natives et que cela pourrait être fonction de la durée de la migration.

Très peu de travaux scientifiques existent sur les migrations en Afrique centrale. La rareté de données statistiques et d’études à couverture nationale et régionale sur la problématique des migrations et droits humains en Afrique centrale est une constance. Dans le cadre de notre communication, il sera question de faire un état des lieux de la question des droits de l’Homme et des droits des migrants en Afrique Centrale, de présenter les problèmes relatifs aux droits des migrants dans les différents pays, montrer les défis à relever en matière de coopération régionale dans le domaine de la migration, identifier les mesures et modalités spécifiques pour une meilleure intégration des droits des migrants dans les politiques migratoires régionales et enfin faire des recommandations pour une meilleure prise en compte des droits de l’Homme et des migrants dans les politiques régionales de développement.

La lutte contre l’extrême pauvreté constitue l’un des défis majeurs auxquels doit faire face un monde de 7 milliards d’habitants. Premier des objectifs du millénaire pour le développement, cette lutte nécessite une mobilisation des ressources humaines, matérielles mais surtout financières aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale. De loin supérieurs à l’aide publique au développement et quasiment aussi importants que les investissements directs étrangers, les envois de fonds des migrants à destination des pays en développement s’imposent aujourd’hui comme une véritable source de financement. Au Cameroun, ces envois de fonds ont plus que décuplé en l’espace d’une décennie passant de 11 à 148 millions de dollars US entre 2000 et 2010 (BM, 2011). Facteur de réduction de la pauvreté pour les uns et source d’inégalités pour les autres, ces envois ont cependant un impact assez ambigu sur le développement: d’où l’objectif d’évaluer la contribution des transferts de fonds des migrants à l’amélioration du bien-être des ménages bénéficiaires, leurs impact sur la pauvreté et les inégalités. Après avoir passé en revue la littérature sur les envois de fonds, la pauvreté et les inégalités (I); les aspects méthodologiques sont ensuite présentés (II); et l’impact des transferts sur le bien-être est enfin montré (III).