De l’importance des capitaux humain et social dans l’insertion des jeunes sur le marché du travail : cas d’une ville moyenne du Cameroun (Bafia)

Contrairement à la théorie néoclassique qui considère le capital humain (en l'occurrence l'éducation) comme le principal déterminant des gains individuels sur le marché du travail (Cohn et Geske(1990), Gary Becker(1964)), les théories alternatives (Stiglitz(1975), Arrow(1973), Spence(1973)), montrent que les facteurs sociaux jouent aussi un rôle non négligeable dans l’insertion professionnelle (Kamanzi, 2006).
L'article s’inscrit en droite ligne des théories alternatives au capital humain et vise à mettre en relief les limites de l’éducation qui, semble être perçue comme une panacée dans le processus d’insertion des jeunes. Nous montrons que le «capital social» au sens de Bourdieu(1980, 1985) joue également un rôle non négligeable. Nous portons également une attention particulière aux effets d’interaction entre capital humain et capital social afin de déterminer si ces deux facteurs jouent de façon cumulative ou additive.
Les données proviennent d’une enquête biographique menée dans une ville moyenne au Cameroun en 2010, sur «pauvreté et les besoins non satisfaits en santé de la reproduction des jeunes et adolescents à Bafia» et portent sur 1577 jeunes et adolescents de 15-34 ans. L’analyse mobilise essentiellement les méthodes d’analyse des biographies, notamment la méthode Kaplan-Meier et les régressions de cox.