Connaissances, attitudes et pratiques des femmes détenues face au VIH/Sida : Cas du Centre Bollé au Mali

Le VIH constitue un défi pour les services pénitentiaires. Sa prévalence en prison est plus élevée qu’en population générale. L’insuffisance des programmes de prévention, la surpopulation et les pratiques à risque augmentent la vulnérabilité de la population carcérale. Il existe peu de données au Mali sur les détenus qui sont exclus des projets de lutte contre le VIH particulièrement les femmes. D’où l’importance d’évaluer leur comportement face au VIH afin de contribuer à l'initiative d’un programme de prévention adapté au cas Malien. Il s’agissait d’une étude transversale réalisée au centre de Bollé auprès des détenues depuis au moins 3mois de plus de 18ans. Les données étaient recueillies par un entretien anonyme individuel et les analyses faites à partir des scores calculés. 59% des détenues étaient âgés de moins de 24ans dont 52% de célibataires. 53% et 45% ont une connaissance moyenne respectivement des voies de transmission et des moyens de prévention. Elles ont une bonne tolérance envers les séropositives lorsqu’il s’agit de faire des activités quotidiennes. Les pratiques à risque relevées étaient le partage de matériels tranchants (72%), l’homosexualité (30%) et une faible utilisation du préservatif (22%). Le milieu carcéral constitue un lieu à haut risque de transmission avec besoin d’une action continue.