Mutilation génitale féminine: Décomposition des Tendances Récentes au Mali (2001-2006)

La lutte contre la pratique des Mutilations Génitales Féminines (MGF)/de l’excision au Mali peine à atteindre les résultats satisfaisants à cause des survivances en rapport avec les coutumes locales ou la religion. Les MGF constituent une violation de l’intégrité corporelle et psychosexuelle des filles et sont contraires à l’égalité des sexes qui est le troisième Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD). Au Mali, cette pratique est toujours d’actualité. Les analyses des dernières EDS (EDSM-IV, 2006) montrent ainsi que cette pratique se rencontre partout mais avec une légère prépondérance en milieu rural (urbain 81% et rural 87%).Un fait remarquable toutefois est que l’on note un début de diminution au cours des années récentes, notamment une baisse de 92% de femmes excisées en 2001 contre 85% en 2006 (EDS 2001 ; 2006), ce qui suggère un déclin remarquable parmi les adolescentes et les jeunes adultes. D’où, l’interrogation de savoir dans quelle mesure le changement intervenu dans la pratique des MGF reflète des effets de composition ou des effets de performance ? En d’autres termes, quelles sont les grandes causes dans le changement de la pratique des MGF au Mali? L'analyse explicative nous révèle que, c'est l’effet de performance de base qui explique plus le changement observé dans la pratique des MGF.